Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Bertusi & Strehl SA grève payante

Après deux jours de grève, les travailleurs de Bertusi & Strehl SA ont obtenu satisfaction

Fin du conflit chez Bertusi & Strehl SA. Au terme de deux jours consécutifs de grève, les travailleurs de l'entreprise spécialisée dans la pose de stores et de volets à rouleau ont trouvé un arrangement avec leur employeur. Ils recevront ce mois une gratification équivalente à un 13e salaire. La société s'est par ailleurs engagée à se soumettre à la Commission paritaire de la Convention collective de travail Métal-Vaud pour déterminer si son activité entre dans le champ d'application de cet accord.

Grève payante. Au lendemain de leur débrayage, les 21 et 22 novembre derniers, les onze ouvriers de l'entreprise Bertusi & Strehl SA à Lausanne, soutenus par Unia, sont parvenus à un arrangement avec leur employeur. Ce dernier s'est engagé à leur verser, avec le salaire de décembre, une gratification équivalente à un 13e, principal motif du litige. Dans le cas d'éventuels problèmes de trésorerie, le Fonds paritaire de garantie couvrira jusqu'à concurrence de 50% le montant total des gratifications. La direction a aussi promis qu'elle soumettra la société à la Commission paritaire de la Convention collective de travail (CCT) de Métal-Vaud pour déterminer si son activité relève du champ d'application de cet accord. Le cas échéant, les employés bénéficieront de facto d'un 13e salaire et d'une cinquième semaine de vacances, un dernier point qui figurait aussi au rang de leurs revendications.

Solidarité exemplaire
Bertusi & Strehl SA a par ailleurs annoncé qu'il effectuera, avec l'aide du syndicat, une demande de réduction de l'horaire de travail (RHT) à la caisse de chômage. Si la réponse est positive, les licenciements de deux employés seront annulés. L'aménagement d'un réfectoire et l'adaptation des WC aux normes d'hygiène dans un délai raisonnable font également partie des promesses faites par les responsables. «Nous sommes satisfaits des solutions trouvées. Et le serons encore plus après l'examen de la Commission paritaire. La victoire sera complète quand les travailleurs seront soumis à la CCT de Métal-Vaud», ne doute pas Luc Berthoud, secrétaire syndical à Unia, relevant encore la détermination des employés. «Ils se sont montrés très soudés et d'une solidarité exemplaire.»

Persévérance dans la lutte
Rappelons que ces derniers avaient interrompu une première fois le travail le 1er octobre après avoir reçu une lettre les informant qu'ils ne recevraient pas nécessairement la gratification touchée habituellement en fin d'année. Un mouvement auquel ils avaient rapidement mis fin, leur patron ayant, dans un premier temps, accepté de répondre à leurs exigences. Mais dans sa proposition d'avenant au contrat de travail, ce dernier avait aussi défini un système de sanctions financières pénalisant les ouvriers qui ne rempliraient pas correctement les bons de travail ou commettraient des erreurs. «Un mode de faire illégal. C'est alors que les travailleurs ont contacté le syndicat.» Le 7 novembre, le personnel a à nouveau fait grève pour protester contre des avertissements de la direction avant que cette dernière ne s'engage à les retirer et à satisfaire leurs requêtes. La parole donnée n'ayant pas été tenue, les employés ont remis la compresse les 21 et 22 novembre derniers avec l'issue positive précitée.


Sonya Mermoud


Briseurs de grève illégaux...

Pour atténuer l'effet de la grève, Bertusi & Strehl SA a recouru, le 22 novembre, à des travailleurs temporaires. «Elle a contacté la société de location de services Leutenegger qui lui a envoyé deux ouvriers. Une pratique non autorisée qui contrevient à l'article 9 de la CCT: "interdiction du placement de briseurs de grève et interdiction du travail au noir"», explique Luc Berthoud qui a alors aussitôt contacté l'agence de placement pour l'informer des risques encourus. «Une amende salée qui peut s'élever jusqu'à 40000 francs. Coopérative, la maison Leutenegger a aussitôt rappelé ses travailleurs. Ils sont repartis dans l'heure, sans avoir même eu le temps de déballer leurs outils. Cet article de la CCT vise à éviter que l'on puisse casser une grève légale.» A bon entendeur...

SM