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Amnesty International somme les autorités espagnoles et marocaines de rendre des comptes

Six mois après le drame à la frontière de Melilla dans lequel au moins 37 migrants sont morts et 77 ont disparu, c’est toujours le silence radio. La vérité et la justice doivent éclater, s’indigne l’ONG

Le 24 juin dernier, environ 2000 personnes migrantes d’Afrique subsaharienne ont tenté de traverser la frontière à Melilla, depuis le Maroc vers l’Espagne. Un épisode qui a viré au carnage, d’après les informations recueillies par Amnesty International, indiquant que la répression des autorités autant marocaines qu’espagnoles a causé la mort d’au moins 37 personnes; 77 autres ont disparu.

Dans son rapport rendu public le 13 décembre, l’ONG déplore le silence des autorités, qui depuis, soit presque six mois, n’ont ouvert «aucune enquête efficace et transparente pour établir la vérité sur les événements de cette journée» et continuent de nier leur responsabilité.

«Les preuves s’accumulent au sujet de multiples violations graves des droits humains, en plus de l’absence d’informations, à ce jour, sur l’identité des personnes décédées et le sort des personnes disparues, a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard. Cette situation sent la dissimulation et le racisme, en même temps qu’elle remue le couteau dans une plaie déjà douloureuse. Il est essentiel que les deux gouvernements fassent éclater la vérité et la justice au sujet des événements de cette journée, afin que rien de tel ne se reproduise à l’avenir.»

Violences inouïes

L’enquête, basée sur des témoignages oculaires et des séquences vidéo et d’images satellites, révèle qu’au cours des mois et des jours précédents, les réfugiés présents autour de Melilla ont subi de plus en plus d’attaques des forces de sécurité marocaines. «Les agents ont brûlé et détruit toutes les affaires de beaucoup de ces personnes, qui ont fini par se regrouper par milliers et marcher jusqu’à la frontière, où elles se sont heurtées aux autorités marocaines et espagnoles qui ont fait un usage illégal et meurtrier de la force.» Jets de pierres, tirs de gaz lacrymogènes et de munitions en caoutchouc: les policiers ont attiré leurs cibles dans un guet-apens, une zone sans issue, et se sont acharnés sur elles. «La police espagnole nous a aspergé les yeux pendant que la police marocaine nous jetait des pierres à la tête», rapporte Salih, un Soudanais de 27 ans.

Aucun secours n’a été apporté aux victimes: l’accès à la zone a même été banni à une ambulance de la Croix-Rouge…

Assassinés en prison

Une fois repoussés du côté marocain de la frontière, un grand nombre de migrants ont été emprisonnés au Maroc et ont subi de nouvelles violences, d’après l’un d’eux. «Ils étaient frappés à la tête à coups de marteau jusqu’à ce que mort s’ensuive.»

Les autres, environ 500 personnes d’après Amnesty, ont été conduites de force en autocar «dans des régions éloignées du pays, où elles ont été abandonnées sur le bord de la route, sans soins médicaux, après avoir été dépossédées de leurs affaires».

L’ONG exige désormais des deux pays qu’ils rendent des comptes rapidement.

Plus d’informations sur: amnesty.ch/fr

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