Assistantes médicales genevoises: pilule amère
Jeudi 12 juillet 2007
Depuis la dénonciation de leur convention collective de travail, des assistantes médicales genevoises sont sous-payées
Pressions et baisses sur les salaires: les craintes d'Unia et de l'Association genevoise des assistantes médicales (Agam) se sont révélées fondées. Suite à la dénonciation de la Convention collective de travail (CCT) des salariées de cette branche, le syndicat et l'Agam ont en effet mené une enquête pour mesurer les conséquences de cette résiliation, effective depuis le 1er mars dernier. Rappelons, pour mémoire, que l'Association des médecins du canton de Genève (AMG) a mis un terme au partenariat conventionnel en septembre dernier et ni les négociations devant la Chambre des relations collectives de travail, ni les protestations de quelque 200 assistantes médicales et 550 pétitionnaires les soutenant, ne l'auront incitée à faire marche arrière.
4% des employées en dessous des tarifs
Dans ce contexte, Unia et l'Agam ont envoyé environ 1000 questionnaires aux cabinets médicaux. 380 ont été retournés remplis. En ce qui concerne les salaires, le sondage présente les résultats suivants: 59% des interviewés perçoivent un revenu conforme à la CCT et 37% affirment être davantage payés que les minima conventionnels - avec des majorations allant de 10 à 20%. 4% des assistantes médicales sont en revanche rémunérées en dessous des tarifs. A cette dégradation des conditions de travail s'ajoute, pour 14% d'entre elles, l'absence d'un 13e salaire, autrefois garanti par la convention. 34% du personnel effectue en outre des heures supplémentaires. Questions vacances, 24% des salariées bénéficient de plus de 7 semaines de vacances, relâches certainement liées à la fermeture des cabinets médicaux.
Inquiétant...
La situation pourrait encore se dégrader, l'AMG ayant recommandé à ses membres d'augmenter l'horaire de travail de 40 à 42 heures par semaine - soit 5% de plus - et de baisser les salaires. La diminution préconisée est de l'ordre de 5 à 11% selon l'ancienneté, ce qui représente un manque à gagner pour les employées allant de 228 à 596 francs par mois. Cette proposition n'est certes pas étrangère à la diminution, depuis le 1er juillet 2006, de la valeur du point TarMed, passée à Genève de 0,98 à 0,96 centimes et équivalente à une baisse de 2% des revenus des médecins. Ponction qui doit cependant être relativisée, un généraliste genevois facturant 27% de plus que son homologue vaudois (source: Login, cité dans l'Hebdo du 09.11.06). Quoi qu'il en soit, l'AMG justifie ses propositions de réduction des salaires des employées par un souci de s'aligner sur les pratiques romandes. De leurs côtés, Unia et l'Agam dénoncent l'incurie des autorités - ces dernières estimant qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter tant que les salaires ne sont pas inférieurs à ceux des autres cantons - comme les pressions sur les coûts de la santé (valeur du point, incitation à aller se faire soigner ailleurs). Pour le syndicat et l'Agam, l'affaiblissement de la couverture conventionnelle et la sous-enchère salariale ouvrent largement les portes à la dérégulation.
Sonya Mermoud
4% des employées en dessous des tarifs
Dans ce contexte, Unia et l'Agam ont envoyé environ 1000 questionnaires aux cabinets médicaux. 380 ont été retournés remplis. En ce qui concerne les salaires, le sondage présente les résultats suivants: 59% des interviewés perçoivent un revenu conforme à la CCT et 37% affirment être davantage payés que les minima conventionnels - avec des majorations allant de 10 à 20%. 4% des assistantes médicales sont en revanche rémunérées en dessous des tarifs. A cette dégradation des conditions de travail s'ajoute, pour 14% d'entre elles, l'absence d'un 13e salaire, autrefois garanti par la convention. 34% du personnel effectue en outre des heures supplémentaires. Questions vacances, 24% des salariées bénéficient de plus de 7 semaines de vacances, relâches certainement liées à la fermeture des cabinets médicaux.
Inquiétant...
La situation pourrait encore se dégrader, l'AMG ayant recommandé à ses membres d'augmenter l'horaire de travail de 40 à 42 heures par semaine - soit 5% de plus - et de baisser les salaires. La diminution préconisée est de l'ordre de 5 à 11% selon l'ancienneté, ce qui représente un manque à gagner pour les employées allant de 228 à 596 francs par mois. Cette proposition n'est certes pas étrangère à la diminution, depuis le 1er juillet 2006, de la valeur du point TarMed, passée à Genève de 0,98 à 0,96 centimes et équivalente à une baisse de 2% des revenus des médecins. Ponction qui doit cependant être relativisée, un généraliste genevois facturant 27% de plus que son homologue vaudois (source: Login, cité dans l'Hebdo du 09.11.06). Quoi qu'il en soit, l'AMG justifie ses propositions de réduction des salaires des employées par un souci de s'aligner sur les pratiques romandes. De leurs côtés, Unia et l'Agam dénoncent l'incurie des autorités - ces dernières estimant qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter tant que les salaires ne sont pas inférieurs à ceux des autres cantons - comme les pressions sur les coûts de la santé (valeur du point, incitation à aller se faire soigner ailleurs). Pour le syndicat et l'Agam, l'affaiblissement de la couverture conventionnelle et la sous-enchère salariale ouvrent largement les portes à la dérégulation.
Sonya Mermoud