Berne: 20 000 signatures contre le travail du dimanche
Unia s’est mobilisé dans tout le canton, et avec ses membres, pour récolter un nombre record de paraphes sur le référendum lancé cet été
Dans le canton de Berne, le référendum contre le travail du dimanche est sous toit. La gauche et les syndicats ont récolté en trois mois plus de 20000 signatures, soit le double du chiffre requis, contre la révision de la Loi cantonale sur le commerce. Rappelons qu’en juin dernier, une majorité du Grand Conseil a décidé de faire passer de deux à quatre le nombre annuel d’ouvertures dominicales des magasins. Le référendum a été largement porté par les quatre régions d’Unia actives dans le canton, qui ont rassemblé environ 80% des 17800 paraphes certifiés déposés à la Chancellerie le 30 octobre. «Nous avons tenu quelques stands, mais il n’était pas facile de récolter des signatures dans la rue avec le coronavirus, les passants gardant leur distance. Par contre, nous avons reçu beaucoup de retour de cartes-réponses de la part de nos membres», indique Alain Zahler, secrétaire régional d’Unia Bienne-Seeland et canton de Soleure.
Dans le Jura bernois, la campagne était aussi ardue, la période estivale ajoutant des difficultés à la pandémie, ce qui n’a pas empêché le syndicat de remporter un «beau succès», selon les mots de Rébecca Lena. «Nos membres se sont fortement mobilisés et les gens, solidaires avec les vendeuses et des vendeurs, signaient volontiers. Cela montre que la décision du Grand Conseil est mal passée, que la population a pris conscience que le personnel de la vente est essentiel et ne veut pas de détérioration de ses conditions de travail. C’est un signal fort de solidarité et une reconnaissance concrète du travail des vendeuses et des vendeurs», explique la secrétaire régionale d’Unia Transjurane.
La votation aura lieu en mars ou en juin 2021. Selon Arnaud Bouverat, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia, les extensions d’ouvertures ont été refusées dans deux tiers des cas dans les urnes depuis une quinzaine d’années. «On va sûrement faire une grande campagne, on va beaucoup s’engager», promet Alain Zahler. De son côté, Rébecca Lena prévient: «Si la votation s’annonce assez bien, elle n’est pas pour autant gagnée d’avance, il faudra se mobiliser.»