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Bloc contre le Black Friday

affiche: black friday 30%
© Olivier Vogelsang

Le monde a afflué dans les commerces de Lausanne, en cette journée d’hyperconsommation, contestée par de nombreuses organisations et collectifs.

Le 27 novembre, plusieurs actions de mobilisation ont eu lieu en Suisse romande pour dénoncer le modèle ultralibéral qu’il représente

Venu tout droit des Etats-Unis, le Black Friday, qui a eu lieu vendredi dernier, est devenu un rendez-vous aussi en Suisse. Publicités massives, prix cassés, cohues dans les magasins, l’Europe a cédé à la frénésie de cette journée de promotions massives.

Depuis quelques années, des militants des causes environnementale et féministe s’érigent contre cette journée, symbole d’un modèle économique néolibéral de surconsommation basé sur «l’exploitation des ressources et de la vie humaine». Bien que spéciale en raison de la pandémie, 2020 n’aura pas dérogé à la règle. A Genève, La Convergence des luttes contre le Black Friday a organisé un rassemblement sur la plaine de Plainpalais dès 17h30, auquel une centaine de personnes ont participé. «Cette vision du monde est en totale contradiction avec la profonde aspiration à une vie équitable, juste et digne sur une planète viable», souligne son communiqué de presse.

Dans la rue...

Le Black Friday a aussi eu lieu à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, où le collectif Grève pour l’avenir a organisé des actions devant certains centres commerciaux pour dénoncer «cette ode à la surproduction et à la croissance infinie» et informer les passants des effets dévastateurs de cette consommation effrénée, et de la production nécessaire pour la nourrir. A cette occasion, des fiches de salaire types mettant en relation les paies misérables des ouvrières de l’industrie textile au Bangladesh et en Turquie, ceux des caissières en Suisse – qui doivent travailler tard et dans des conditions stressantes malgré leurs revenus modestes –, et les marges indécentes des grandes marques ont aussi été distribuées (voir ci-dessous).

«Cette grand-messe ne profite pas à l’immense majorité, malgré des bonnes affaires possibles, insistent les militants. Elle pousse à acheter toujours plus, dans le seul but de maintenir à flot la machine capitaliste. Elle pousse les producteurs du Sud à brader leur production pour ne pas être écartés du marché global. Elle génère des montagnes de déchets. Elle entérine l’exploitation des travailleurs, ici et ailleurs, au profit d’une extrême minorité et au détriment de notre environnement commun.»

... et sur les réseaux

Dans le canton de Vaud, le Collectif de la grève féministe et, notamment, Extinction Rebellion Lausanne ont opté pour une mobilisation sur leurs réseaux sociaux respectifs contre cette journée jugée absurde. «A l'aube des votations sur les multinationales et dans le contexte sanitaire actuel, alors que nos petits commerces de proximité, les restaurateurs ou les acteurs culturels se meurent et que nous devons à tout prix éviter les rassemblements, les géants du commerce, eux, pourront continuer à faire du profit et ce en toute impunité», fustigent les organisations. Cela «à grand renfort de publicités qui nous sont imposées où que nous nous trouvions, et en nous appâtant de fausses réductions, ils nous pousseront à l'achat de biens inutiles».

Au niveau suisse, Unia a également dénoncé les impacts de ce Black Friday sur le travail des employés de la logistique et du transport (voir en page 5) à l’occasion de cette journée noire.

 

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