La pandémie du Covid n’est qu’un pâle aperçu de ce qui nous attend face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité. Beaucoup le disent, à commencer par la communauté scientifique. Et pourtant, comme depuis presque deux ans, ce sont les jeunes de la Grève du climat qui doivent de nouveau sonner l’alerte. La rentrée scolaire sera ainsi suivie du retour des manifestations le premier vendredi de septembre partout en Suisse. Rappeler l’urgence, une fois de plus. Comme le martèle également Extinction Rebellion, mouvement qui demande, entre autres mesures fortes, que le gouvernement se prononce officiellement sur la dangerosité de notre situation. Une sensibilisation nécessaire à une prise de conscience globale. La gestion de la pandémie a prouvé que l’on peut agir. Et c’est bien le dernier moment pour prendre des mesures drastiques afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La crise actuelle donne des pistes pour changer de paradigme tout en garantissant la justice environnementale et sociale. Tout est lié. Créer des pistes cyclables et éliminer des places de parc en ville devraient aller de pair avec une gratuité des bus. Interdire la construction de nouvelles voitures, les vols intraeuropéens et les jets privés ou encore la prolifération des fast-foods sont autant de plus-values pour la planète mais aussi pour la qualité de vie de chacun si les transports collectifs s’étoffent, les prix des billets de train diminuent, comme celui des produits bio. Et ce afin d’offrir à tous la possibilité de se déplacer et de manger mieux. Interdire l’élevage intensif et les pesticides, mesures essentielles, devraient ainsi s’accompagner d’un soutien fort aux agriculteurs en termes de formation et de finances. Culpabiliser et taxer les plus pauvres est injuste. L’argent est là, dans les caisses des actionnaires, des multinationales (qui doivent impérativement répondre de leurs crimes écologiques et sociaux), des GAFAM qui se sont encore enrichis pendant la crise… La justice sociale implique le droit à une existence digne et heureuse au lieu d’une vie de consommation.
Cela signifie aussi reconnaître la diversité dans l’égalité, avec la fin de la concurrence exacerbée au sein de l’institution scolaire, écho du monde du travail. Motiver les hommes à prendre leurs responsabilités avec l’instauration d’un congé paternité digne de ce nom. Cesser de vivre pour travailler en offrant des possibilités d’épanouissement autre que celle de l’emploi salarié. Le revenu de base inconditionnel, par exemple, offrirait l’opportunité de reconnaître le travail ménager, bénévole, associatif, politique, artistique, poétique… Le développement du revenu de transition écologique, lui, favoriserait la formation de salariés dont les postes sont voués à disparaître, à cause des nouvelles technologies ou parce que sources de pollution. Partout des alternatives naissent pour démontrer que le monde néolibéral a fait son temps. Le bénéfice de revenir à l’essentiel, c’est ce que certains ont ressenti durant le confinement… A chacun de cultiver cette graine, ce désir d’harmonie et de respect entre les êtres vivants.