«La caméra Bolex», Association pour le patrimoine industriel (Rue du Vuache 25, Genève), du lundi au vendredi de 10h à 17h ou sur rendez-vous, jusqu’au 28 mars, visites guidées et pour groupes sur inscription (ecomuseeapi [at] gmail.com (ecomuseeapi[at]gmail[dot]com), 022 340 44 10), infos et programme des projections sur: patrimoineindustriel.ch
A Genève, l’Association pour le patrimoine industriel (API) consacre une exposition à la Bolex, cette petite caméra suisse accessible à tout un chacun et qui connut son heure de gloire dans la seconde partie du XXe siècle. Des dizaines de modèles, prototypes, projecteurs, accessoires, publicités, photos et autres documents sont à découvrir à la rue du Vuache, à deux pas de la gare Cornavin, jusqu’à fin mars. Une partie du matériel exposé appartient à Franck Vacheron, médiateur culturel à l’API qui a mis sur pied cette manifestation. D’autres objets prêtés proviennent de Sainte-Croix, haut lieu de l’horlogerie où, entre les années 1930 et 1960, la société Paillard produisait cette caméra devenue mythique. «Le développement des modèles a bénéficié du savoir-faire horloger, c’est certain», nous a expliqué Franck Vacheron durant notre visite, en nous montrant un modèle habillé d’un verre transparent qui fait penser à une montre. Avec la machine à écrire Hermès, la Bolex a fait la fortune de Paillard, qui devint l’une des plus grandes entreprises industrielles de notre pays durant la décennie 1960. Dans les meilleures années, entre 4500 et 6000 employés dans le Nord vaudois et 2000 autres dans le monde fabriquaient de 10000 à 14000 caméras 16 mm par mois, avant que la concurrence japonaise, l’arrivée du super-8, puis de la vidéo ne sonnent le glas de cette aventure technique et industrielle.
Le second volet de l’expo est consacré aux films tournés en Bolex. Dans une salle obscure de l’API sont affichées des photos de réalisateurs. On reconnaît là Kubrick, Lynch, Spielberg, Tarantino… Entre autres. Il suffit d’y pointer son smartphone avec l’app Artivive pour qu’apparaissent de petites séquences d’images. «La Bolex est une caméra accessible qui a permis à des amateurs de faire des films, mais des réalisateurs indépendants s’en sont aussi emparés. Avec ce matériel léger, ils ont créé un langage plus fluide, ils ont imaginé des plans qu’ils n’auraient pu réaliser avec une grosse caméra. Cela a contribué, par exemple, à lancer la Nouvelle Vague du côté américain», souligne Franck Vacheron, lui-même cinéaste sous la signature de Franck Na. C’est dans cette même salle que l’API projette en soirée des dizaines de courts et de longs métrages, ainsi que des documentaires en tout genre le temps de l’expo. On pourra en apprendre plus sur l’histoire de l’appareil et sur son inventeur, Yakov Bogopolsky (dit Boolsky en Suisse, puis Bolsey aux Etats-Unis), lors de la projection le 28 février à 19h30 de Beyond the Bolex, réalisé par sa petite-fille, Alyssa Bolsey.