Davantage de travail pour des salaires M-Budget
Mardi 15 juillet 2008
Une douzaine de représentants d'Unia Vaud ont, le 1er juillet dernier aux aurores, remis des tracts à des employés Migros
Depuis le 1er juillet, quelque 8000 collaborateurs de Migros doivent travailler deux heures supplémentaires par semaine, soit 43 heures au total. En compensation, ils n'ont touché que 2% de salaire de plus alors que leur temps de travail a été prolongé de 5%. Une situation jugée inadmissible par Unia qui a effectué aux quatre coins du pays des actions de tractage devant les centrales et succursales du géant orange. Comme à Ecublens, en terre vaudoise.
4h30: Une douzaine de représentants d'Unia Vaud, à l'image de nombre de leurs collègues intervenant dans différents points de Suisse, attendent le personnel du centre logistique Migros à Ecublens, dans le canton de Vaud. Le jour ne s'est pas encore levé qu'arrivent déjà les premiers employés alors que d'autres, faisant partie de l'équipe de nuit, quittent l'entreprise. Mais qu'ils débutent la journée ou qu'ils la terminent, tous ont droit au passage aux papillons d'Unia. «Nous les avons informés sur leurs droits. Quelque 350 tracts ont été distribués», précise Jean-Paul Rossier, responsable du commerce de détail d'Unia Vaud.
Zéro en calcul
Au cœur de l'action et des échanges avec les employés de la centrale: l'augmentation de la durée de travail, entrée en vigueur ce jour-là. Cette extension se traduit par deux heures supplémentaires hebdomadaires, soit 43 au lieu des 41 heures antérieures. Pour Unia, cette nouvelle disposition est synonyme de détérioration des conditions d'engagement. Elle se révèle d'autant plus grave que la compensation salariale ne couvre pas l'intégralité de la prolongation du temps de travail. En clair, le personnel concerné ne reçoit que 2% de revenu de plus au lieu des 5% qu'il aurait dû toucher. Situation pour le moins problématique, sachant que les salaires minimaux pratiqués par l'entreprise sont déjà très bas, oscillant entre 3300 et 3500 francs par mois. A noter par ailleurs que les 43 heures par semaine ne concernent pas seulement les collaborateurs des centrales de distribution. Cette mesure frappe aussi leurs collègues des restaurants, des centres de loisirs et des usines Micarna, soit quelque 8000 personnes au total.
Procédure sommaire
Opposé sur le fond, Unia a aussi dénoncé la manière dont le géant orange a communiqué les changements d'horaires. «Migros n'avait pas annoncé correctement l'augmentation de la durée du travail à un grand nombre d'employés» a relevé le syndicat ayant connaissance de différents cas où le personnel a été uniquement informé par écrit, sans avoir la possibilité de se prononcer sur cette nouvelle donne de son contrat ou de refuser la modification unilatérale. «Nombre de collaborateurs ont été mis devant le fait accompli», s'indigne Jean-Paul Rossier. Dans ce contexte, Unia a écrit à la direction, l'invitant, lorsque les dispositions juridiques n'ont pas été correctement appliquées, à reporter l'entrée en vigueur de l'augmentation du temps de travail.
Brèche ouverte
Une décision qui, en l'absence d'une pleine compensation salariale, a aussi été critiquée par des centaines d'employés concernés. Unia avait en effet récemment mené l'enquête par le biais d'un questionnaire. Le résultat est sans appel. Les 90% des personnes ayant répondu au sondage ont désapprouvé cet allongement sans juste dédommagement. Quoi qu'il en soit, le prolongement des horaires - qui résulterait de l'implantation des discounters tels qu'Aldi et Lidl - ne saurait se faire sur le dos des employés. Jean-Paul Rossier confie son inquiétude de voir cette pratique s'étendre. «On pourrait chercher à l'introduire de manière progressive pour tous. On a ouvert une brèche. Le danger est là.» Dans tous les cas, Unia promet de continuer à se battre pour que Migros prenne son personnel au sérieux et qu'il soit, de son côté, accepté comme un partenaire social et conventionnel indépendant.
Sonya Mermoud
4h30: Une douzaine de représentants d'Unia Vaud, à l'image de nombre de leurs collègues intervenant dans différents points de Suisse, attendent le personnel du centre logistique Migros à Ecublens, dans le canton de Vaud. Le jour ne s'est pas encore levé qu'arrivent déjà les premiers employés alors que d'autres, faisant partie de l'équipe de nuit, quittent l'entreprise. Mais qu'ils débutent la journée ou qu'ils la terminent, tous ont droit au passage aux papillons d'Unia. «Nous les avons informés sur leurs droits. Quelque 350 tracts ont été distribués», précise Jean-Paul Rossier, responsable du commerce de détail d'Unia Vaud.
Zéro en calcul
Au cœur de l'action et des échanges avec les employés de la centrale: l'augmentation de la durée de travail, entrée en vigueur ce jour-là. Cette extension se traduit par deux heures supplémentaires hebdomadaires, soit 43 au lieu des 41 heures antérieures. Pour Unia, cette nouvelle disposition est synonyme de détérioration des conditions d'engagement. Elle se révèle d'autant plus grave que la compensation salariale ne couvre pas l'intégralité de la prolongation du temps de travail. En clair, le personnel concerné ne reçoit que 2% de revenu de plus au lieu des 5% qu'il aurait dû toucher. Situation pour le moins problématique, sachant que les salaires minimaux pratiqués par l'entreprise sont déjà très bas, oscillant entre 3300 et 3500 francs par mois. A noter par ailleurs que les 43 heures par semaine ne concernent pas seulement les collaborateurs des centrales de distribution. Cette mesure frappe aussi leurs collègues des restaurants, des centres de loisirs et des usines Micarna, soit quelque 8000 personnes au total.
Procédure sommaire
Opposé sur le fond, Unia a aussi dénoncé la manière dont le géant orange a communiqué les changements d'horaires. «Migros n'avait pas annoncé correctement l'augmentation de la durée du travail à un grand nombre d'employés» a relevé le syndicat ayant connaissance de différents cas où le personnel a été uniquement informé par écrit, sans avoir la possibilité de se prononcer sur cette nouvelle donne de son contrat ou de refuser la modification unilatérale. «Nombre de collaborateurs ont été mis devant le fait accompli», s'indigne Jean-Paul Rossier. Dans ce contexte, Unia a écrit à la direction, l'invitant, lorsque les dispositions juridiques n'ont pas été correctement appliquées, à reporter l'entrée en vigueur de l'augmentation du temps de travail.
Brèche ouverte
Une décision qui, en l'absence d'une pleine compensation salariale, a aussi été critiquée par des centaines d'employés concernés. Unia avait en effet récemment mené l'enquête par le biais d'un questionnaire. Le résultat est sans appel. Les 90% des personnes ayant répondu au sondage ont désapprouvé cet allongement sans juste dédommagement. Quoi qu'il en soit, le prolongement des horaires - qui résulterait de l'implantation des discounters tels qu'Aldi et Lidl - ne saurait se faire sur le dos des employés. Jean-Paul Rossier confie son inquiétude de voir cette pratique s'étendre. «On pourrait chercher à l'introduire de manière progressive pour tous. On a ouvert une brèche. Le danger est là.» Dans tous les cas, Unia promet de continuer à se battre pour que Migros prenne son personnel au sérieux et qu'il soit, de son côté, accepté comme un partenaire social et conventionnel indépendant.
Sonya Mermoud