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Des nettoyeuses biennoises en lutte à la tribune du congrès

Remise de la pétition.
© Unia

Les nettoyeuses de la Clinique des Tilleuls, au côté de l’équipe d’Unia début mars, lors du dépôt de leur pétition munie de 700 signatures.

Elles se battent depuis des semaines contre l’externalisation de leur emploi et l’importante perte salariale que cela implique

Le Congrès d’Unia du 26 février se tenant à Bienne, impossible de passer à côté du combat mené depuis des semaines par les nettoyeuses de la Clinique des Tilleuls, aux mains du groupe Hirslanden, qui leur a annoncé l’externalisation de leur emploi et donc des baisses massives de salaire. Ovationnées par les délégués, elles sont montées à la tribune pour raconter leur histoire. «Cela fait 25 ans que je travaille dans cette clinique et que je nettoie les blocs opératoires, dit l’une d’entre elles. La reprise de l’activité par l’entreprise Vebego SA implique pour nous des salaires entre 500 et 900 francs par mois inférieurs à nos salaires actuels, nous ne sommes pas d’accord avec cela. Nous méritons mieux! Nous travaillons toutes depuis des décennies, jour et nuit, et avec le cœur pour les patients et les médecins. Nous nous sentons rejetées et humiliées.»

Pour rappeler les faits précis, huit nettoyeuses sont concernées. Elles ont toutes entre 50 et 62 ans et de 14 à 32 ans d’expérience à la clinique. Elles ont reçu une lettre de licenciement à Noël dernier, ainsi que des nouveaux contrats au nom de l’entreprise qui reprendra l’activité au mois d’avril. Unia les soutient dans leur lutte.

Légalement, le groupe Hirslanden a fait les choses dans les règles. Quinze des 17 cliniques qu’il possède en Suisse ont déjà recouru à l’externalisation du nettoyage. Il s’agit de faire des économies sur le dos des travailleuses et des travailleurs qui ont déjà les salaires les plus bas. Et ça, ça ne passe pas pour le personnel et son syndicat. Des actions de protestation ont eu lieu pour dénoncer l’attitude du groupe. Une pétition munie de 700 signatures demandant un vrai plan social a également été déposée début mars. Le groupe avait proposé une indemnité de 400 francs par mois et par employée durant six mois pour pallier les baisses de salaires. «Ce n’est pas suffisant, déplore Alain Zahler, secrétaire régional d’Unia Bienne, en charge du dossier. Oralement, on leur avait parlé de toucher les indemnités pendant douze mois, et dans une lettre adressée fin décembre, on leur écrit finalement qu’il ne s’agira que de six mois. Ce n’est pas sérieux.»

A l’heure où nous mettions sous presse, le délai pour signer les nouveaux contrats était dépassé. Trois nettoyeuses ont refusé de le faire et deux autres seraient prêtes à accepter si on leur garantit les mêmes horaires et le même lieu de travail. La bataille continue...

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