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En France, les employés de Nestlé arrivent à saturation

Malgré de bons résultats, Nestlé Purina France annonce la suppression de 200 emplois ainsi que la cession de son site de Quimperlé en Bretagne. Un énième cauchemar pour le personnel

Nouveau coup de massue pour les employés de Nestlé, en France cette fois-ci. Nestlé Purina, le spécialiste de l'alimentation et des accessoires pour chiens et chats, a annoncé le 8 novembre, lors de la présentation de ses orientations stratégiques, la suppression d'un quart de ses effectifs hexagonaux, soit environ 323 personnes, dont 123 en raison de la cession du site breton de Quimperlé. Une nouvelle qui a provoqué stupeur, écœurement mais aussi incompréhension au regard des excellents résultats affichés par le groupe Nestlé Purina France réalisés sur le territoire. 

«Année après année, relèvent dans un communiqué de presse les six syndicats qui représentent les salariés à travers le pays, le groupe dégage un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard d’euros en France, avec un résultat net et des royalties proches de 80 millions d’euros. De plus, Nestlé bénéficie du dispositif du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) à hauteur d’environ 2,7 millions par an.»

Deuxième plus gros contributeur après Nespresso, Purina pensait être épargné. «Depuis 2012, nous subissons des restructurations à répétition», informe Daniel Loget, secrétaire du comité central d'entreprise Nestlé Purina et représentant syndical au comité du groupe Nestlé en France. Déménagement de siège, cession de services, reprise, liquidation ou encore regroupement: au total, depuis six ans, 1000 postes sont supprimés chaque année. «On sature, reprend le syndicaliste. On ne voit plus le bout de ces restructurations. Malgré ces excellents résultats, Purina France comme Nestlé France continuent à se désengager massivement de ses salariés et de ses sites.»

Non à la cession

Nestlé Purina, qui cherchait au départ un simple partenaire pour son usine de Quimperlé, a finalement admis qu'elle souhaitait s'en séparer. 123 employés sont concernés. L'idée de Nestlé est de céder le site et les salariés, mais pas les produits. «Tous les repreneurs sérieux se sont retirés de la course, poursuit Daniel Loget. Le dernier repreneur potentiel, C&D, est en difficulté en France et en Espagne. Dans un marché aussi concurrentiel, et qui rapporte autant d'argent, cette reprise est vouée à l'échec, et c'est pourquoi nous n'en voulons pas!» Les salariés de Quimperlé, épaulés par leurs syndicats, ont présenté à leur direction un projet alternatif. «Nous proposons de baisser les effectifs grâce à des départs volontaires et des mesures d'âges afin de sauver le site», détaille le secrétaire. Salué par la direction, le projet n'a pas été écarté. «Nestlé Purina cherche à trouver un accord permettant de réduire les effectifs et de céder le site de Quimperlé. Etant donné qu'il n'y a aucune justification économique à cela, pour l’ensemble des organisations syndicales, l’ouverture de négociations ne pourra s’envisager qu’avec le maintien du site de Quimperlé dans le giron de Nestlé.»

Pour les travailleurs et leurs syndicats, hors de question de se laisser faire! Ils feront entendre leurs voix à travers les médias mais aussi par le biais d'une exposition mêlant œuvres d'art et performances. Du côté de l'action syndicale, une convergence des luttes semble se dessiner. «L'usine Froneri à Beauvais, qui produit les glaces pour Nestlé, a annoncé sa fermeture, provoquant la grogne de ses salariés», informe Daniel Loget. 

 

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