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Favorol Papaux: le choc

Locaux de Favorol Papaux à Treyvaux.
© Neil Labrador

La menuiserie Papaux a vu le jour en 1921. Elle s’est développée au cours du siècle pour devenir l’usine de fenêtres et de stores d’aujourd’hui. Sa probable fermeture est un coup dur pour l’emploi dans la région.

Le fabriquant de fenêtres de Treyvaux dans le canton de Fribourg a annoncé le licenciement de ses 95 collaborateurs

C’est le choc dans le petit village fribourgeois de Treyvaux, comptant quelque 1500 âmes, et dans son entreprise phare. Mardi 18 février, la direction de la menuiserie Favorol Papaux annonçait à ses 95 employés qu’ils seraient tous licenciés à la fin du mois. Les raisons? Un manque de liquidités ne permettant pas d’assurer la survie de la société, spécialisée dans la fabrication et la pose de fenêtres. Les deux directeurs, en place depuis novembre dernier, ont lancé une procédure de consultation jusqu’au 27 février. Favorol Papaux avait déjà connu deux restructurations, en 2015 et en 2016, faisant passer le nombre de travailleurs de 187 à 95 aujourd’hui. En décembre 2019, la société avait déjà cessé son autre activité, la vente et le montage de stores. Ce fleuron de l’industrie du bois, fondé en 1921, risque ainsi de disparaître, à la veille de ses 100 ans.

La direction a informé qu’elle œuvrait à un plan de sauvetage, pour lequel l’appui des banques ou d’investisseurs est indispensable. Ce plan permettrait à terme de sauver 56 postes de travail, mais les patrons l’ont dit d’emblée, le taux de probabilité qu’il se réalise s’élève à 10%.

Juste après l’annonce faite aux salariés, les syndicats Unia et Syna ont organisé une assemblée générale sur les lieux, et une seconde le lendemain. Y a-t-il encore un espoir pour les emplois? «Il y a des choses à faire pour sauver un certain nombre de postes de travail, et surtout les compétences existantes ici, remarque Armand Jaquier, secrétaire régional d’Unia Fribourg. Il y a cette solution de repartir avec une nouvelle société, mais si elle se réalise, ce qui tiendrait du miracle, 40 personnes perdront tout de même leur emploi.»

Mise en demeure et consultation

Pour l’heure, Unia pare au plus pressé pour défendre les intérêts des travailleurs. «Les salaires de février ne sont pas assurés, poursuit le syndicaliste. L’état des liquidités n’en couvrirait qu’une partie minime. Les employés ont donc mis en demeure les patrons de verser leur paie le 25 février, ou de poser des garanties pour qu’elle leur soit assurée. Si les salaires ne sont pas réglés, les travailleurs pourront donner leur congé et aller au chômage sans subir de pénalité.» Le syndicaliste précise qu’une mise en demeure ne débouche pas automatiquement sur une faillite, mais qu’il est nécessaire «d’aborder toutes les possibilités afin de préserver le maximum de droits pour les travailleurs».

Dans ce but, le syndicat s’engage aussi dans la procédure de consultation même si, estime Armand Jaquier, cette consultation n’en est pas vraiment une puisqu’elle ne dure qu’à peine plus d’une semaine. «Outre la question de la sauvegarde des emplois, il y a celle du plan social qui doit comporter non seulement des compensations financières, mais également des mesures pour accompagner les apprentis et les travailleurs licenciés, avec par exemple un soutien au replacement. Ce n’est pas le manque de liquidités qui doit nous en empêcher, l’entreprise a un propriétaire auquel nous pouvons nous adresser.»

Pour Armand Jaquier, la production et la pose des fenêtres a un avenir, malgré un marché extrêmement concurrentiel. «On voit dans le canton des entreprises qui se développent, comme à Epagny ou à Estavayer. La concurrence est rude, mais toute une série d’acteurs de la construction ont besoin de garantie de qualité. Dans ce domaine, ce qui compte le plus, ce n’est pas la fenêtre, c’est la pose.»

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