Uber peut continuer à exercer son activité à Genève, a annoncé vendredi le Département de l’économie et de l’emploi (DEE). La société technologique se mettrait «en conformité avec le passé» en posant 35,4 millions de francs sur la table. Le montant validé par le DEE est le même que celui que les chauffeurs avaient refusé le 4 octobre dernier. Ceux-ci ne pourront prétendre qu’à 4,6 millions à titre d'indemnité en fonction des kilomètres parcourus entre le 29 octobre 2019 et le 17 juin dernier. Le reste de la somme étant versé aux assurances sociales. Pour les syndicats Unia et Sit, la période fixée exclut un certain nombre de chauffeurs en les obligeant à recourir aux Prud’hommes et se révèle contraire au délai de prescription de cinq ans permettant de revendiquer des salaires et des frais professionnels. De plus, le calcul de conformité se fait en limitant la rémunération au salaire minimum, voire moins, ce qui «constitue du dumping par rapport au salaire usuel dans la branche», indiquent les syndicats dans un communiqué. «Uber pratique du dumping salarial en engageant de nombreux chauffeurs, qui sont à sa disposition, sans qu’elle les paie pendant leur temps de disponibilité. Alors que son modèle a été condamné par le Tribunal fédéral, Uber persiste en tentant de forcer les chauffeurs à accepter une proposition qui ne couvrirait même pas leurs frais professionnels, ni les heures de travail réellement effectuées.» Les syndicats vont convoquer des assemblées de chauffeurs pour déterminer les suites à donner, nous y reviendrons.
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