Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Grève du travail «gratuit» contre AVS 21

Une femme sur un transat. A l'arrière une banderole violette: "Grève le dimanche, grève du travail gratuit".
© Olivier Vogelsang

Les mobilisations du 14 juin ont démarré le week-end passé en Valais avec un festival sur les Utopies féministes et à Genève avec une grève du travail non rémunéré

Hier, mardi 14 juin, des actions et manifestations décentralisées se sont déroulées partout en Suisse. Ce journal étant déjà sous presse, nous y reviendrons dans notre prochaine édition. Mais la mobilisation féministe, en lien avec cette date emblématique de la grève des femmes, avait débuté quelques jours auparavant dans certains lieux. A Sion par exemple où le Collectif femmes Valais avait organisé un grand festival «Utopies féministes». Ce dernier s’est déroulé le samedi 11 juin. Un village animé de divers ateliers créatifs avait été installé à la place du Scex à Sion. Un cortège a aussi ponctué cette journée familiale et inclusive.

Le lendemain, à Genève (photos), c’est avec une grève du travail «gratuit» que le Collectif genevois de la Grève féministe démarrait les festivités. En ligne de mire: la réforme AVS 21. Venues avec des transats et des serviettes de bain, les militantes ont occupé le gazon de la place Neuve, brandissant des pancartes thématisant le travail non rémunéré des femmes, qui représente quelque 5,6 milliards d’heures effectuées chaque année en Suisse. «Ce dimanche, je fais la grève… du rôti, des grillades et des pique-niques, de la garde de ma petite-fille, du nettoyage de la salle de bain, du repassage et du ménage, de la gestion du tournoi de foot» affichaient les panneaux. Des tâches non payées qui obligent souvent les femmes à occuper des emplois à temps partiel et, de ce fait, à cotiser très peu, voire pas du tout, au 2e pilier. Avec comme résultat des rentes empêchant de vivre à la retraite. «Pour ces raisons, les personnes présentes ont manifesté leur opposition à toute augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Elles en font bien assez, il est temps de le reconnaître!», note le Collectif dans un communiqué où il rappelle la longue marche pour les droits des femmes, avec notamment le droit de vote acquis en 1971, l’inscription de l’égalité entre hommes et femmes dans la Constitution en 1981 ou encore l’assurance maternité obtenue en 1985. «Aujourd’hui, il s’agit de mobiliser contre AVS 21 pour faire barrage contre le démantèlement de nos droits. Si AVS 21 passe, c’est un recul pour l’égalité réelle entre femmes et hommes difficilement réversible. Le 25 septembre, il faudra voter deux fois Non à cette réforme». Une exigence qui devait être portée le 14 juin dans les autres manifestations tenues dans une trentaine de villes du pays.

Pour aller plus loin

Seconde vague violette!

Manifestation à Lausanne.

Près de 100000 personnes ont participé le 14 juin à une nouvelle mobilisation féministe dans les rues des grandes villes de Suisse. Entre actions auprès des travailleuses, ateliers et défilés, une multitude d’événements se sont déroulés tout au long de journée. Le rejet d’AVS 21 figurait au nombre des revendications

La réforme des retraites, cible du 14 juin

Banderole du 8 mars 2021: "65 ans c'est toujours non!"

Mercredi dernier, quelques jours avant la nouvelle mobilisation féministe, le Conseil national adoptait la réforme de l’AVS prévoyant d’augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Des syndicalistes et personnalités de gauche s’étaient mobilisées peu avant pour exprimer leur colère contre ce projet et proposer d’autres voies afin de résoudre les problèmes des retraites

La réforme des retraites au cœur du 14 juin

Banderole: AVS 65 ans c'est toujours non!

La Grève féministe appelle à une grande mobilisation dans les rues pour porter ses messages d’égalité

Egalité salariale: le Jura va montrer l’exemple

Stand à Delémont pour le démarrage de la campagne.

Une approbation massive de l’initiative d’Unia Transjurane, le 13 juin, marquerait la première réponse concrète, en Suisse, aux revendications féminines de 2019. Le point avec Rébecca Lena et Patrick Cerf