Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Gros œuvre: les actions s’amplifient à Genève

Plus de 200 maçons ont cessé leur activité
© Neil Labrador

Plus de 200 maçons ont cessé leur activité. Ils exigent des négociations et veulent inscrire dans la Convention de travail une limite à 10% des temporaires.

Le 12 avril, cinq chantiers et huit entreprises étaient à l’arrêt dans le secteur du gros œuvre dans un quartier de Plan-les-Ouates à côté de Genève

«C’est une première! Tous les chantiers d’une zone industrielle importante sont à l’arrêt aujourd’hui!» José Sebastiao, coresponsable du gros œuvre d’Unia Genève souligne l’importance de l’action de ce jeudi 12 avril. Cinq chantiers d’un quartier de Plan-les-Ouates où travaillent huit entreprises d’importance – Alpes Bâti, Hamiti, Implenia, Induni, Losinger, Perret, Piasio et Scrasa (dans l’ordre alphabétique) – ont été arrêtés le temps d’une journée. «Plus de 200 employés ont cessé le travail, estime José Sebastiao. Espérons que les patrons soient enfin capables de comprendre la colère des travailleurs et entrent en matière sur leurs revendications!» 

«Voilà déjà six mois que les maçons genevois ont demandé des négociations, six mois que les patrons les refusent», soulignent Unia, Syna et le Sit dans un communiqué commun. Or, comme le rappellent les syndicats: le travail temporaire et la sous-traitance continuent d’augmenter, les salariés âgés restent les premiers à être licenciés avant d’être remplacés par des intérimaires et les revenus stagnent depuis quatre ans.

Limiter les temporaires

Face à cette précarisation, les syndicats se réjouissent de la prise de conscience d’acteurs publics. Des communes, dont Vernier, Genève et le Grand-Saconnex, des régies publiques et des fondations immobilières ont décidé de limiter le recours aux temporaires à 10% des effectifs. «Seuls les patrons ne veulent pas reconnaître le problème et inscrire dans la Convention collective de travail cette limite de 10%. Parce que nombre d’entrepreneurs ont eux-mêmes des boîtes d’intérimaires», dénonce José Sebastiao. Les trois syndicats relayant la colère des ouvriers sont plus que jamais déterminés. Ils concluent dans leur communiqué commun: «L’action d’aujourd’hui marque une nouvelle étape dans la montée en puissance de la conflictualité. Les syndicats genevois exigent une Convention collective de travail genevoise renforcée. Si les employeurs persistent dans leur jusqu’au-boutisme, les maçons pourraient voter la grève.»  

Pour aller plus loin

Une prime de 400 francs pour les échafaudeurs qui se forment

Echafaudage.

Les négociations salariales pour 2021 dans la branche ont abouti à une formule innovante, décrit Unia

«Plus on est, meilleures seront les conditions de travail»

Syndicaliste à la rencontre d'un travailleur.

Toute l’année, les secrétaires syndicaux d’Unia font la tournée des chantiers. Nous avons suivi deux d’entre eux à Genève dans les immeubles en construction des Communaux d’Ambilly

Unia épingle un foyer de contagion sur un chantier genevois

Banderole d'Unia "Des chantiers dignes maintenant!" à l'entrée d'un chantier.

Le syndicat a découvert une situation très difficile sur le chantier des Allières, où les cas de Covid-19 se sont multipliés

Pour une construction plus écologique et locale

Le maçon monte une cloison.

Dans une perspective durable, la petite entreprise Terrabloc innove depuis dix ans avec ses briques de terre crue. Visite sur un chantier