«Il s’agira avant tout de lutter contre les attaques sur les acquis sociaux»
Responsable du département politique d’Unia, la Neuchâteloise Martine Docourt a été élue au Conseil national, où elle pourra s’appuyer sur son expérience professionnelle
A Berne, parmi les nouveaux et nouvelles parlementaires, il y en a une qui intéresse particulièrement Unia. Elue au Conseil national le 22 octobre, la socialiste neuchâteloise Martine Docourt dirige en effet le département politique du syndicat. Agée de 44 ans et maman de deux enfants, cette géologue de formation a travaillé à l’Office fédéral de l’environnement avant de rejoindre Unia. Déjà présidente du Grand Conseil neuchâtelois et co-présidente des Femmes socialistes suisses, elle va poursuivre son engagement au Parlement fédéral où elle entend agir notamment contre la vie chère, pour l’égalité et une transition écologique socialement juste. Interview.
Quel va être l’impact de cette élection sur votre travail à Unia?
Je continuerai vraisemblablement à travailler à temps partiel pour Unia. L'étendue et les modalités doivent encore être discutées.
Quels liens entre votre travail à Unia et votre activité parlementaire allez-vous pouvoir tisser?
En étant au Parlement, cela me permettra d’être au cœur des discussions concernant, par exemple, les questions de prévoyance, de droit du travail ou dans le domaine de la politique économique et ainsi de relayer certaines spécificités sur la base de mon expérience syndicale.
Quels sujets vous tiennent-ils à cœur de faire avancer au Parlement?
De nombreux sujets me tiennent à cœur. Actuellement, il y a une nécessité d’agir contre la vie chère. Tout augmente alors que les salaires stagnent ou ont même baissé depuis trois ans tandis que l’inflation augmente. Agir contre la vie chère, c’est trouver des solutions dans les domaines de l’énergie, des transports et des loyers. De plus, il y a à revoir notre système santé afin que les primes d’assurance maladie puissent être abordables pour toutes et tous. Il en va de même de notre système de prévoyance qui doit être amélioré afin que chacune et chacun puissent vivre dignement à la retraite.
J’aimerais aussi faire avancer les questions d’égalité, que cela soit dans le domaine des violences faites aux femmes avec davantage de moyens financiers, la conciliation entre vie privée et professionnelle ou la réduction du temps de travail à salaire égal. Des questions pour lesquelles je m’engage déjà depuis plusieurs années en tant que co-présidente des Femmes socialistes suisses.
De par ma formation de géologue de l’environnement et dans la continuité de mon engagement au Grand Conseil neuchâtelois, j’aimerais également favoriser une transition écologique qui ne se fasse par sur le dos de la population et dans laquelle les entreprises participent à l’effort. La crise climatique ne doit pas creuser davantage les inégalités et l’Etat doit jouer son rôle, comme pour toute crise, en investissant dans la transition. Pour ce faire, il est nécessaire notamment d’avoir une reconversion écosociale de l’économie qui passe entre autres par une réelle politique de formation ou de reconversion professionnelle.
Toutefois, même s’il est vrai que ces thèmes me tiennent particulièrement à cœur, je sais aussi qu’en raison du renforcement de la majorité bourgeoise au Parlement, il s’agira avant tout de lutter contre les attaques sur les acquis sociaux.