Pour visionner la séance ou lire le rapport Inverser la tendance: climat et biodiversité. Rencontre entre le Parlement et les scientifiques aller sur: sciencesnaturelles.ch/trendwende
Inverser la tendance sur le climat
Le gréviste de la faim qui appelait à l’information des parlementaires sur le réchauffement et sur la perte de la biodiversité a vu sa demande en partie exaucée
Le 2 mai dernier, une septantaine de parlementaires ont rencontré sous la Coupole des scientifiques pour recevoir des informations sur les risques du réchauffement climatique et de la perte de la biodiversité. Une séance prévue de longue date, selon son initiatrice, la présidente Verte du Conseil national Irène Kälin. Mais qui, sans la grève de la faim de 39 jours, fin 2021, de Guillermo Fernandez sur la place Fédérale, n’aurait certainement pas encore eu lieu. Celui-ci nous livre ses impressions.
Quel est votre sentiment sur cette séance tenue dans l’enceinte du Parlement?
J’en suis très content. Elle a montré que les parlementaires de droite n’ont pour la plupart rien à faire de l’avenir de nos enfants, puisque leurs bancs étaient quasi vides. J’ai trouvé le rapport écrit par une trentaine de scientifiques de l’Académie suisse très bien fait et sans pincettes. Ceux-ci soulignent la vitesse du changement climatique et de la perte de la biodiversité qui représente «un risque important pour le bien-être humain et le fonctionnement de l’économie en Suisse». D’ailleurs, la diversité biologique est autant, voire davantage, menacée sur notre territoire que dans d’autres pays européens. «Si nos émissions restent au niveau actuel, le budget CO2 restant pour stabiliser le réchauffement à environ 1,5 °C sera épuisé dans sept à douze ans», écrivent-ils. Ou encore que «les émissions de CO2 ont des répercussions durables et irréversibles pour de nombreuses générations futures» et que les conséquences sur le climat et la biodiversité doivent avoir la priorité dans toutes les décisions politiques et économiques. Ce qui est malheureusement loin d’être le cas.
Comment voyez-vous la suite?
J’aimerais pour ma part proposer ce genre de séances à ma commune et à mon canton de Fribourg. Car une vraie compréhension des phénomènes manque, même chez certains écologistes. Il faut que les politiques et nos concitoyens prennent conscience de ce qui nous attend. Je suis toujours frappé par cette faculté de l’être humain à se divertir, pour parler de tout sauf du vrai sujet. Je le répète, nous sommes très mal embarqués pour laisser à nos enfants l’espoir d’une belle vie.
La désobéissance civile reste-t-elle une option pour vous?
J’ai promis de ne plus faire de grève de la faim, à ma femme et aux politiciennes qui m’ont soutenu. Par contre, j’ai coaché d’autres grévistes européens qui m’ont demandé conseil. Je pense que la désobéissance civile reste le seul moyen, quand on n’a pas d’argent mais du courage, pour lancer une discussion publique. Renovate Switzerland est dans ce sens un formidable exemple.