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Jura: stop aux cadeaux fiscaux

La gauche et les syndicats lancent l’initiative «Zéro pertes»

Déposée l’été dernier par la gauche et les syndicats genevois, l’initiative «Zéro pertes» n’est pas passée inaperçue dans le canton du Jura. Emmené par la Coordination des syndicats de la fonction publique jurassienne, un comité, réunissant l’Union syndicale jurassienne, le SSP, Unia, les Verts, CS-POP et la Jeunesse socialiste, vient de lancer une initiative populaire du même nom. Le texte des deux initiatives n’est pas identique, mais l’idée reste la même: afin de maintenir le financement des services publics et des prestations, l’Etat s’efforce, dans le cadre de la mise en œuvre cantonale des réformes fédérales de la fiscalité, de maintenir les recettes du Canton et des communes, au besoin en renforçant la progressivité de l’impôt. La gauche et les syndicats craignent que la Réforme de la fiscalité et du financement de l’AVS (RFFA), sur lequel le peuple suisse est appelé à se prononcer le 19 mai, ne serve à un démantèlement des prestations et des services à la population. Les autorités jurassiennes envisagent en effet de réduire progressivement le taux d’imposition du bénéfice des entreprises de 20,5 à 15% d’ici à 2024, provoquant un manque à gagner annuel de 12,8 millions de francs pour le Canton, 8,6 millions pour les communes et 1,4 million pour les paroisses.

«Arrêtez les cadeaux aux riches»

«Faudra-t-il prendre de l’argent dans la poche des ouvriers ou baisser les prestations aux plus fragiles?» interroge le président d’Unia Transjurane, Dominique Gassmann. «Au Forum citoyens de Porrentruy, consacré à la précarité, Caritas a tiré la sonnette d’alarme: il y a plus de pauvreté dans le Jura qu’on ne le pense et cela commence à devenir grave. Les travailleurs ne voient guère leur salaire augmenter, mais les charges, elles, augmentent bien, souligne ce mécanicien de précision. Nous voulons, à la faveur de cette initiative, faire passer un message au gouvernement: arrêtez de faire des cadeaux à des entreprises et à des riches, qui n’en ont pas besoin, et de prendre de l’argent aux gens modestes. Y en a marre! Prenez l’argent où il se trouve et cessez de le chercher où il n’y en a pas!»

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