L’Union syndicale suisse (USS) s’insurge contre la décision du Conseil des Etats de reporter la ratification de la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la violence et le harcèlement au travail. Le projet a en effet été renvoyé au Conseil fédéral en demandant des clarifications et une nouvelle consultation. Pour l’USS, «le signal ambivalent donné par le Conseil des Etats ne place pas la Suisse sous un jour favorable sur le plan international». La faîtière regrette vivement «cette manœuvre dilatoire», en rappelant que le harcèlement sexuel touche trop de personnes sur le marché du travail, avec souvent des conséquences terribles pour leur santé et leur carrière. «La ratification de la Convention 190 de l’OIT devrait être une évidence. Elle constitue une étape symbolique importante dans l’amélioration de la protection des travailleurs et des travailleuses contre la violence sexiste et sexuelle sur le lieu de travail», martèle l’USS dans un communiqué. De surcroît, aucune modification de loi ou d’ordonnance ne serait nécessaire; et elle a déjà été ratifiée par 32 pays. L’an dernier, le Conseil fédéral déclarait que cette Convention offre des conditions-cadres «permettant de s’engager mondialement de manière plus cohérente et plus solidaire en faveur d’un travail digne». La Commission tripartite pour les affaires de l’OIT, comprenant des représentants de l’administration, des faîtières syndicales et patronales, avait aussi approuvé cette ratification, de même que le Conseil national, en décembre 2022.
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