Un comité genevois se mobilise contre AVS 21
«L’espérance de vie et surtout la capacité d’arriver à l’âge de la retraite en bonne santé varient fortement selon la classe sociale à laquelle on appartient. Cette réforme AVS est une péjoration pour les femmes, mais ce n’est que la première tranche d’autres réformes et initiatives qui constituent une attaque frontale aux conditions de travail et de vie de l’ensemble des salariés.» Anna Gabriel Sabaté, secrétaire régionale d’Unia Genève, a été l’une des nombreuses intervenantes lors de la conférence de presse, la semaine dernière, du comité genevois contre le référendum AVS 21. Celui-ci se compose de la CGAS, des syndicats, des partis de gauche, de la Grève du climat, de la Grève féministe et des associations de défense des aînés et des chômeurs. Dans un communiqué, le comité rappelle: «AVS 21 impose une triple peine pour les femmes. Cette contre-réforme les force à travailler un an de plus pour la même rente, alors qu’elles prennent en charge la majorité du travail non rémunéré, en particulier les tâches éducatives et de soins, qu’elles reçoivent des salaires et des rentes inférieures à ceux des hommes et qu’elles exercent le plus souvent les métiers les plus précaires et les plus mal rémunérés.» Le comité s’oppose non seulement à l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais aussi à la flexibilisation du départ à la retraite jusqu’à 70 ans et à l’augmentation de la TVA. Il appelle à un renforcement de l’AVS et questionne «un système qui ne prélève ses cotisations que sur le travail», alors que «les revenus du capital ont explosé au cours des dernières décennies». Pour le comité, il ne serait donc «pas inutile de les mettre à contribution». Sans compter que des salaires justes, y compris l’égalité salariale, permettraient une meilleure contribution à l’AVS. Et de dénoncer: «Alors que 13,6% des personnes à l’âge de la retraite vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté, la majorité de droite et le Conseil fédéral restent sourds aux mobilisations féministes et syndicales qui font des retraites dignes un de leurs thèmes phares, et aux revendications des jeunes organisés pour la justice climatique. Ils préfèrent jouer la carte de la division des générations et des classes populaires.»
Un contre-projet à l’initiative «1000 emplois»
La semaine dernière, le Conseil d’Etat genevois a validé juridiquement l’initiative lancée par la CGAS, tout en proposant aux députés de lui opposer un contre-projet. Dans un communiqué, la CGAS se dit «ouverte à discuter de toutes les améliorations possibles, et attend dès lors l’ouverture rapide de ces discussions par le Conseil d’Etat». La faîtière souligne de surcroît l’urgence tant climatique que sociale. «Sans une intervention résolue et significative en termes de création d’emplois, l’Etat prendrait le risque de rater le virage de la transition écologique et économique, avec des conséquences dramatiques pour les travailleuses et les travailleurs et, plus largement, pour l’ensemble de la population.» L’initiative demande la création d’emplois dans les domaines sanitaires, sociaux et de la transition écologique, ainsi que la réduction du temps de travail.
Plus d’informations sur: 1000emplois.ch