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Le vendredi 15 mai rappellera l’importance de la convergence des luttes. Plusieurs actions symboliques dont une alarme climatique partout en Suisse à 11h59 sont prévues
Une mobilisation d’envergure, la Grève pour l’avenir, regroupant jeunes et Grands-parents pour le climat, syndicats et associations, travailleuses et travailleurs, devait avoir lieu ce vendredi 15 mai. Mais comme pour le 1erMai, l’organisation est chamboulée. Pas de grandes manifestations ni de grève, mais un appel à faire du bruit à 11h59 en guise d’alarme climatique. Une webradio et un jeu de sensibilisation à l’urgence climatique seront en ligne toute la journée (lien ci-dessous). Les militants invitent aussi tout un chacun à faire preuve d’inventivité pour se réapproprier l’espace public, tout en respectant les mesures de sécurité inhérentes à la situation sanitaire.
Justice climatique et sociale
La Grève du climat (GdC), à l’origine du mouvement, ne veut pas d’un retour à «la normalité» synonyme de catastrophes environnementales. Elle demande «un changement juste, écologique et durable». Justice climatique et sociale sont indissociables. Ainsi, à Neuchâtel, la Grève du climat, Unia, le SSP et les Grands-parents pour le climat signent un manifeste unitaire à l’occasion du 15 mai demandant «des mesures politiques contraignantes et ambitieuses» pour une transition écologique: produire mieux et moins, diminuer le temps de travail sans baisse de salaire, relocaliser la production, favoriser les circuits courts entre production et consommation, sortir des énergies fossiles et des pesticides, offrir une aide à la reconversion professionnelle et favoriser une démocratisation des prises de décision sur les lieux de travail...
Un vaste programme dont le travail d’information ne fait que commencer avec une grève générale en ligne de mire. Mais impossible encore d’avancer une date. «La sensibilisation de nos membres aux enjeux écologiques est freinée par la situation actuelle. La question est complexe: comment demander à des travailleurs de se mettre en grève pour le climat, quand, même pour des situations concrètes et immédiates, c’est déjà difficile? Et qui plus est, avec un marché du travail qui se tend. Rien ne doit être imposé d’en haut, ce mouvement doit être porté par la base. Reste que la pérennisation des syndicats passe aussi par cette réflexion. Car les futurs travailleurs sont déjà sensibilisés au problème fondamental de l’écologie», analyse Solenn Ochsner, secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel.
Retrouver l’espace public
Face à l’ampleur des changements à opérer, en cette période focalisée sur le Covid-19, la GdC et les autres mouvements, s’ils sont très actifs sur les réseaux sociaux, peinent à se faire entendre plus largement. «Les manifestations dans la rue nous manquent, car elles amènent énormément d'énergie au mouvement, permettent une bonne couverture médiatique et le dialogue avec les gens», explique Robin Augsburger, de la GdC Neuchâtel. La distribution de flyers pour le 15 mai devait aussi permettre ces échanges. Ils seront finalement glissés dans les boîtes aux lettres.
«On a beau accrocher des banderoles sur nos balcons, on est bien moins visible. Pour la Grève internationale du climat qui s’est déroulée en ligne, on était clairement dans l’entre-soi», renchérit Thomas Bruchez, de la GdC Genève. Le militant déplore aussi une montée en épingle par certains médias des dissensions entre la gauche dite traditionnelle et le mouvement écologiste. «A Genève, la création du Collectif pour la grève du 15 mai a permis aux syndicats, aux associations et aux partis de s’approprier le mouvement.» «Ce vendredi sera l’occasion de rappeler que des liens se tissent», abonde Mathilde Marendaz, de la GdC Vaud, qui appelle à des mobilisations symboliques aussi sur les lieux de travail et à «un déconfinement de la liberté d’expression».
«Nous devons nous mobiliser encore plus que jamais en étant superinventif et en faisant face aux défis qui se présentent semaine après semaine. La droite économique reprend le pouvoir alors que les voix dissidentes sont étouffées», s’indigne Valérie Borloz, secrétaire de l’Union syndicale vaudoise, faisant référence à des interventions policières à l’encontre des personnes rassemblées lors de l’Appel du 4 mai. Une situation qui inquiète aussi Amnesty International à la suite de la réaction des forces de l’ordre durant des mobilisations le 1erMai.
Ces actions citoyennes prouvent qu’une prise de conscience plus globale pour un autre monde est en marche. Inès Marthaler, de la GdC Fribourg, garde espoir: «Cette période est propice à la réflexion et rallume aussi notre flamme. C’est une pause avant de repartir de plus belle.» Et Joachim Légeret, de la GdC Jura, de prédire: «Avec la crise économique qui s’annonce, une grève générale pour une transition écologique et sociale sera d’autant plus légitime.»
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