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La musique pour favoriser la cohésion sociale

L’exposition Topophonik a fait halte dans le quartier de la Concorde.
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L’exposition Topophonik a fait halte dans le quartier de la Concorde.

Depuis mai, le Collectif Migrations sonores mène dans des quartiers genevois un projet original visant à créer des liens entre les habitants à travers l’écoute de sons du monde

Topophonik: derrière ce mot étrange se profile une initiative originale visant à valoriser et des sons du monde et des parcours de personnes issues de la migration et de Genevois. Le projet fait dialoguer des collections d’archives sonores inédites conservées au Musée d’ethnographie de Genève (MEG) avec des intéressés ayant un lien avec la musique et aux origines étrangères ou leur famille. Il consiste en la production et la diffusion de podcasts d’une heure en collaboration avec une radio locale. «Nous avons réfléchi à la manière de redonner vie et de rendre accessibles les 20000 heures d’archives internationales de musique populaire conservées au Musée d’ethnographie de Genève. Et avons décidé de les mettre en valeur à travers les sélections, commentaires et parcours de vie d’interviewés, de nous appuyer sur des histoires d’habitants et leurs identités multiples», explique Fulvia Torricelli, ethnologue membre du Collectif Migrations sonores et coordinatrice du projet, travaillant main dans la main avec Alba Gomez Ramirez. Les participants ont carte blanche pour élire des morceaux qui les inspirent et, expliquant les raisons de leur choix, parlent de leur vie et de leur passion de la musique.

Processus de décolonisation...

Depuis le début de l’aventure, en mai dernier, des intéressés issus de cultures afghane, bulgare, burkinabée ou encore grecque ont déjà joué le jeu de ce partage. D’autres candidats aux racines péruviennes, brésiliennes, indiennes... étofferont la démarche. Une approche qui n’est pas limitée aux personnes aux racines étrangères, les Genevois de souche étant aussi les bienvenus. «Nous réaliserons au total une dizaine de podcasts», chiffre la jeune femme, non sans souligner le travail effectué en amont pour contextualiser les archives et rappeler le rôle des musées «dans l’emprise culturelle et intellectuelle lors de la colonisation». Dans ce sens, la proposition d’une méthode participative entend aussi favoriser «un processus de décolonisation» d’une fraction des phonogrammes conservés au MEG. Parallèlement à Topophonik, les responsables ont mis en place un «phonomaton», soit une cabine d’enregistrement qui circule dans différents quartiers de la ville.

Créer des liens

«L’idée est de permettre aussi aux habitants d’écouter les archives sonores – nous avons créé une playlist par pays – et d’en sélectionner. Ils sont alors également invités à commenter leur choix, partager des souvenirs, des émotions ou encore chanter... Dire ce que la musique représente dans leur vie...» Pour mener à bien ce volet, les responsables ont travaillé avec les Maisons de quartier et les associations locales. Dans ce cas également, ils créent des podcasts d’une dizaine de minutes. A noter que des concerts ponctuent encore l’exposition itinérante.

«Topophonik entend de manière générale favoriser la cohésion sociale avec, comme fil rouge, la musique. Et donner la parole à différentes personnes qui ne l’ont pas souvent. Le projet vise à encourager les échanges et à tisser des liens entre les résidents», ajoute Fulvia Torricelli, précisant que les lieux de leurs interventions ont été aussi retenus car réputés «plus difficiles». «Il s’agit encore de promouvoir la culture en dehors du centre-ville. Un outil puissant et convivial pour générer des changements sociaux.»

Pour écouter les podcasts et s’informer davantage sur Topophonik et les prochains rendez-vous musicaux, voir sur: migrassound.ch

Informations sur le concert de clôture sur: versoix.ch

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