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La reprise doit profiter aux travailleurs!

Lors de sa conférence de presse annuelle, l’Union syndicale suisse a plaidé en faveur d’une augmentation des salaires et rejeté les cadeaux fiscaux pour les plus riches

Le 11 janvier avait lieu la traditionnelle prise de parole annuelle de l’Union syndicale suisse (USS). Deux ans après le début de la pandémie, il apparaît très clairement que la crise a surtout frappé les ménages à revenus faibles et moyens, qui stagnaient déjà avant. Certes, l’USS reconnaît que le chômage partiel et les autres garanties salariales telles que l’APG ont permis d’«éviter une catastrophe». De même, le taux de chômage recule enfin depuis quelques mois. Toutefois, il reste fort chez les jeunes entre 15 et 24 ans et les plus de 60 ans, et le travail temporaire en parallèle a explosé de 10% en 2021...

«Pour beaucoup de gens, il est de plus en plus difficile de joindre les deux bouts, expose Daniel Lampart, premier secrétaire de l’USS et économiste en chef. La charge que représentent les primes des caisses maladie est devenue insupportable. Les salaires n’ont augmenté que de 0,2% en termes réels entre 2016 et 2022 et sont à la traîne de l’évolution économique.»

Dans cette situation tendue, il est impératif selon l’USS de soulager les gens qui travaillent. «Au lieu de s’attaquer à ces problèmes, le Conseil fédéral et le Parlement prennent la direction diamétralement opposée, s’indigne le syndicaliste. Ils préparent des baisses d’impôts de près de 3 milliards de francs par an en faveur des personnes fortunées, des gros salaires et des entreprises. Par contre, le fardeau toujours plus insupportable des primes maladie n’est aucunement allégé.»

En cette année qui célèbre les 50 ans de notre prévoyance vieillesse à trois piliers, la faîtière syndicale rejette également les baisses des rentes AVS et de celles du 2e pilier (voir l’article ci-dessus).

Agir en 2022

La politique sociale et économique de notre pays doit changer de cap, revendique Pierre-Yves Maillard, président de l’USS. «Cette année 2022 sera celle de la démocratie directe et de la mobilisation. C’est la seule réponse possible face à ce qui se déroule devant nous. Nous essaierons, avec le peuple de notre pays, de redonner du bon sens au Parlement et d’amener les partis de droite à négocier et à chercher des solutions équilibrées.»

Aux côtés des salariés et des retraités, dans la rue, sur les places de travail et à travers plusieurs référendums et initiatives populaires, l’USS entend se battre pour ses revendications dont voici les grands axes:

Affecter les quelque 3 milliards de francs de baisses d’impôts prévues à la réduction des primes maladie. Dans le même esprit, rétrocéder le plus rapidement possible aux assurés les réserves cumulées excédentaires d’environ 6 milliards de francs réalisées avec l’assurance maladie.

Aider davantage les plus de 60 ans dans leur recherche d’emploi via les offices régionaux de placement «comme c’était prévu dans le programme d’impulsion de l’initiative de limitation (initiative «Pour une immigration modérée»). Augmenter tous les salaires et mettre en place un 13e salaire pour tous (un salarié sur six n’en reçoit pas). Négocier des conventions collectives de travail (CCT) prévoyant des salaires minimums décents et des conditions de travail de qualité dans toutes les branches, notamment les secteurs en plein essor où les problèmes sont nombreux, comme les services de coursiers.

Enfin, l’Union syndicale exige du Conseil fédéral qu’il prolonge «sans interruption» les garanties de salaires dans le chômage partiel compte tenu de la propagation actuelle du variant Omicron. «Si le système de tests et de traçage venait à être surchargé, la priorité doit être placée sur les personnes vulnérables.»

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