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Le droit de vote à 16 ans dans les urnes neuchâteloises

Le 9 février, les citoyens du canton de Neuchâtel se déterminent sur l’abaissement de l’âge du droit de vote

L’idée du droit de vote à 16 ans dans le canton de Neuchâtel remonte à plus de dix ans, à la suite de la motion déposée par un groupe de citoyens. Le 9 février prochain, la votation fera écho à l’incroyable engagement, bien plus récent, des jeunes pour le climat. L’initiative «Pour le droit de vote à 16 ans sur demande» est portée par les jeunes socialistes et verts, ainsi que les socialistes, les Verts et les Vert’libéraux. Le soutien vient aussi du Grand Conseil et du Conseil d’Etat qui indique, dans un rapport sur la question, que l’octroi du droit de vote dès 16 ans «constitue un renforcement et un progrès pour la démocratie. De plus, il permet de contrebalancer les effets démographiques d’une population vieillissante.»

A noter que l’initiative ne prévoit pas le droit d’éligibilité et que le citoyen en herbe doit déposer une demande pour user de ses droits civiques. Ses opposants invoquent les incohérences d’un système qui ne lierait plus les droits politiques à la majorité fixée à 18 ans. Ses partisans rétorquent que les majorités diffèrent déjà (sexuelle et religieuse) et que les jeunes de 16 ans sont déjà face à de nombreuses responsabilités (choix de la formation et de la profession).

Faire confiance aux jeunes

Lors de sa conférence de presse en janvier, le comité d’initiative a donné la parole à Marie-Antoinette, retraitée, dont le sujet fait écho à la longue lutte féministe: «Je me suis souvenue de ce que l’on disait avant que j’obtienne le droit de vote, que les femmes étaient infantiles... Nous laissons un avenir incertain à nos enfants, faisons-leur confiance.» Victor, étudiant, a, quant à lui, rappelé l’implication de la jeunesse dans la société: «Pendant les manifestations étudiantes de l’année passée, beaucoup d’entre nous étions trop jeunes pour voter, mais nous voulions tous être entendus.»

Le canton de Neuchâtel a été précurseur dans l’élargissement des droits civiques, vis-à-vis des femmes et des étrangers, le sera-t-il aussi vis-à-vis des jeunes? Et ce, après Glaris, pionnier en la matière, ayant autorisé en 2007 déjà la participation dans les urnes, aux niveaux communal et cantonal, aux jeunes dès 16 ans, d’ailleurs nombreux à s’exprimer lors des Landsgemeinde. A noter encore que des droits civiques sont aussi accordés dans plusieurs pays, notamment dans certaines régions d’Allemagne et en Autriche, en Ecosse, au Brésil ou encore en Argentine.


Un débat aura lieu sur le droit de vote à 16 ans à l’Université de Neuchâtel (Faculté de droit, salle C54) le 31 janvier, à 19h30, avec les partisans, Mireille Tissot-Daguette (PVL) et Victor Tschopp (Verts), et les opposants, Niels Rosselet-Christ (UDC) et Michele Barone (PLR).

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