«Le fonds Intempéries relève de l’urgence»
Dans ses recommandations, le Conseil pour le climat appelle les autorités genevoises à mettre en place des mesures de protection lors des intempéries. Une idée pour laquelle Unia se bat depuis des années
En 2021, le Conseil d’Etat genevois mettait sur pied le Conseil pour le climat, un groupe de réflexion composé de représentants de la société civile dont la mission était d’analyser les pistes d’action en vue de la mise en œuvre du Plan climat cantonal. Des objectifs climatiques qui permettraient au Canton de répondre aux exigences de l’Accord de Paris.
Le hic, c’est que Genève en est encore très loin. A l’occasion d’une récente conférence de presse, le Conseil pour le climat a assuré que, en l’état, la diminution de deux tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030 était impossible. Tout comme la neutralité carbone en 2050… Par ailleurs, côté finances, le groupe de réflexion maintient que les investissements prévus (à savoir 5,6 milliards de francs) sont insuffisants et qu’ils devraient atteindre les 8 ou 9 milliards de francs tous les dix ans, soit 2% du PIB genevois.
Des emplois verts
Treize recommandations ont été présentées pour accélérer le processus, répertoriées sous les quatre grands thèmes suivants: gouvernance, justice sociale et climatique, financement et investissements, et enfin application des recommandations. On y retrouve, pêle-mêle, la mise sur pied d’un conseil scientifique intercantonal romand qui aurait pour mission de fournir aux cantons les données scientifiques permettant d’atteindre les objectifs de diminution des GES; l’encouragement des formations et des reconversions dans des emplois «verts» mieux payés; la création d’un conseil pour le développement durable mais aussi d’assemblées citoyennes délibératives; ou encore l’organisation d’une journée annuelle pour le climat pour sensibiliser et impliquer la population.
Le fonds Intempéries urgent
Sur la transition énergétique, Sophie Swaton, chercheuse à l’Université de Lausanne et présidente du Conseil pour le climat, a notamment appelé à introduire des mesures de protection de la santé au travail lors de canicules ou de vagues de froid.
C’est ce qu’Unia réclame depuis des années au bout du lac. «En tant que syndicat nous avons toute une palette de mesures pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs, mais seul un fonds intempéries pourrait vraiment résoudre le problème», réagit José Sebastiao, secrétaire syndical en charge de la construction à Unia Genève. «Nous le réclamons depuis des années et il devient de plus en plus urgent avec le dérèglement climatique, mais il y a clairement aucune volonté politique pour légiférer dans ce sens. Nous allons relancer notre campagne et attendons des employeurs et de l’Etat qu’ils coopèrent pour aller de l’avant.»