Une alliance référendaire nationale monte au front contre la réforme fiscale
Une large coalition d’organisations politiques, syndicales et associatives a lancé un référendum, le 6 octobre, contre la Loi relative à la réforme fiscale et au financement de l’AVS (RFFA) votée par les Chambres fédérales fin septembre. Le syndicat SSP, la CGAS, les Verts, Solidarités, les Jeunesses socialistes, le Parti suisse du travail, Attac Suisse et l’Avivo entre autres organisations sont réunis au sein d’une alliance référendaire nationale. Dans un communiqué, ils relèvent que la RFFA est la sœur jumelle de la RIE III refusée dans les urnes le 12 février 2017. Entre autres arguments: malgré l’augmentation du taux d’imposition des dividendes, ceux-ci continueraient à être largement défiscalisés, «contrairement aux revenus des salariés imposés jusqu’au dernier centime»; «pour l’essentiel, la RFFA ne fait que remplacer les statuts fiscaux spéciaux par de nouvelles niches fiscales»; «grâce à la hausse de la part de l’impôt fédéral direct revenant aux cantons, elle stimulera une baisse massive de l’imposition des entreprises au plan cantonal, alors que la Suisse est déjà à la pointe du dumping fiscal international». L’alliance estime que ces mesures augurent de nouvelles coupes dans les services publics (garderies, formations, transports publics, soutien au personnes âgées,…) et généreront l’augmentation des inégalités sociales, ainsi qu’entre les femmes et les hommes, les premières étant surreprésentées dans les métiers de la santé, du social et de l’accueil de la petite enfance.
«Les autorités cantonales et communales vont devoir augmenter les impôts des personnes physiques, des salariés et des retraités. On le voit dans les cantons de Vaud et Lucerne, où de telles politiques ont donné lieu à des hausses d'impôts. La Suisse continuerait également à être la locomotive du pillage de la substance fiscale des pays du Sud, ce qui condamne à la pauvreté des millions d’êtres humains», indiquent encore les opposants. Seul point positif de la RFFA: le financement supplémentaire, à hauteur de 2 milliards de francs, pour l’AVS. Mais pour la coalition, «cela n’a pourtant rien d’une compensation», car les retraités ne gagneraient «pas un franc de plus» et «devraient largement financer cette “compensation”». Et d’ajouter: «Quant à “l’argument” d’après lequel le financement supplémentaire pour l’AVS nous mettrait à l’abri de toute augmentation de l’âge de la retraite des femmes, autant croire au Père Noël!»