Les partenaires sociaux valaisans se sont accordés autour de mesures qui protégeront les travailleurs actifs à l’extérieur en cas de fortes chaleurs. Satisfaction d’Unia, à l’origine de ce plan
Ça y est, c’est officiellement l’été, et les grosses chaleurs pourraient bientôt pointer le bout de leur nez. Le canton du Valais n’a pas été épargné par les épisodes de canicule ces dernières années. Pour cette raison, les partenaires sociaux se sont concertés afin de mettre au point un plan qui vise à protéger les travailleurs actifs à l’extérieur en vue de limiter les risques pour leur santé, autrement dit les employés du bâtiment et des parcs et jardins. Un plan canicule édicté par le Service de la santé publique existait déjà, mais concernait plutôt les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les nouveau-nés ou encore les femmes enceintes.
Tout a commencé grâce à Unia. «En automne 2023, nous avons lancé une enquête auprès des maçons sur la manière dont ils ont vécu l’été sur les chantiers, explique Serge Aymon, secrétaire syndical à Unia Valais. Au total, le Valais a enregistré deux épisodes de trois jours de canicule cet été-là. Nous nous sommes ensuite entretenus avec les représentants patronaux et le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture (DSSC) et son Service de protection des travailleurs et des relations du travail (SPT). Au terme de deux séances, le plan canicule était sur pied.»
Anticiper et prévenir
Concrètement, l’Office du médecin cantonal deviendra compétent pour déterminer des alertes canicule dans certaines zones du canton, dès que les températures diurnes et nocturnes moyennes dépasseront les 25°C durant trois jours consécutifs. «En fonction des niveaux, les entreprises devront se référer au plan de la Suva afin de mettre elles-mêmes en place des mesures telles que des vêtements adaptés, la mise à disposition de l’eau et des protections solaires ou encore l’organisation des pauses supplémentaires à l’ombre», explique le syndicaliste. Les communes sont également invitées à laisser, dans la mesure du possible, les entreprises entamer les travaux en extérieur plus tôt (dès 5h au dépôt et dès 5h30 sur le lieu d’intervention au plus tôt), afin que les travailleurs soient moins exposés lors des heures les plus chaudes. «De même, les adjudicateurs publics et parapublics ont été invités à renoncer à prononcer des pénalités de retard en cas de restitutions de travaux hors délai lorsque des périodes de canicule en sont la cause», précise Serge Aymon, qui se réjouit de cette avancée. «Ce sont des recommandations, certes, mais l’Inspection cantonale du travail, tout comme Unia et la Suva seront présents sur les chantiers pour effectuer des contrôles.»
Par ailleurs, un projet pilote destiné à tenir sous surveillance les risques est également lancé: les ouvriers volontaires de certaines entreprises privées et de certains services cantonaux seront dotés de bracelets alarme destinés à prévenir les coups de chaleur au moyen de l’enregistrement de la température interne. Un premier bilan sera effectué à l’automne.