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Les dessous sociaux des Jeux olympiques

Les Jeux olympiques (JO) de Paris, qui s’ouvriront le 26 juillet, n’auront pas de conséquences sociales et environnementales aussi dramatiques que le Mondial de football du Qatar en 2022. Mais il faudra encore beaucoup d’efforts pour que cet événement sportif génère paix et justice sociale, comme le souhaite le syndicaliste Bernard Thibault

 

Dans un ouvrage combatif et documenté, Dans les coulisses des JO (Editions de l’Atelier), l’ancien secrétaire général de la CGT, puis membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT), Bernard Thibault, montre la nécessité de concilier sport et progrès social, en offrant à toutes les personnes qui rendent possible cet événement des conditions de travail dignes.

Une Charte sociale des JO

Avec d’autres, Bernard Thibault est à l’origine d’une Charte sociale des JO et des Jeux paralympiques qui suivront, ce qui est une première dans le monde du sport. Cette Charte vise à mettre en place un pilotage qui assure l’exemplarité sociale des Jeux olympiques et paralympiques 2024, à placer l’emploi de qualité et les conditions de travail des salariés au cœur de l’impact socioéconomique des JO, et à favoriser le développement des compétences et la sécurisation des parcours professionnels des salariés et des bénévoles. En présence d’Anne Hidalgo, maire de Paris, ce document a été signé le 19 juin 2018 par cinq organisations syndicales, par trois associations patronales, ainsi que par Paris 2024, l’organisateur des JO.

Loin de la coupe aux lèvres

Tout le monde semble d’accord, mais comme souvent, il y a loin de la coupe aux lèvres. C’est ce que démontre Bernard Thibault au moyen de nombreux exemples. Des sans-papiers ont travaillé et travaillent encore sur les chantiers des JO, et leur régularisation est souvent difficile, la CGT s’étant énormément investie dans cet exercice. A Saint-Quentin-en-Yvelines, où ont eu lieu des championnats du monde de cyclisme, aucun des 34 agents de sécurité contrôlés sur le site en octobre 2022 ne disposait d’un contrat de travail! Certains employeurs et la droite, emmenés par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera, cherchent systématiquement à obtenir des dérogations au droit du travail, sous prétexte que les JO sont un événement exceptionnel. De plus, les JO risquent de compliquer la vie des salariés des transports publics, surtout en ce qui concerne l’organisation des temps de travail.

Le sport dans la société

Il y a aussi de bonnes nouvelles. Le taux d’accidents sur les chantiers des JO est quatre fois moins important que la moyenne des autres chantiers de France. Sur ces chantiers toujours, plus de 3600 personnes sans emploi ont pu bénéficier d’un contrat de travail. Plus de la moitié recherchaient un emploi depuis plus d’un an. Les procédures de reclassement des salariés qui auront travaillé à l’organisation des JO semblent en bonne voie. Ces progrès découlent en bonne partie de la Charte sociale des JO, dont le combat pour son application, souligne Bernard Thibault, «fait sortir le sport d’une bulle qui l’isolerait des enjeux de société». 

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