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Les magasins valaisans pourraient fermer à 19h

Tractage.
© Olivier Vogelsang

En amont de la séance du Grand Conseil, des salariés de la vente sont allés à la rencontre des députés afin de les sensibiliser aux impacts délétères que les extensions d’horaires auraient sur leurs conditions de travail et leur vie familiale et sociale.

Le Grand Conseil a accepté un projet visant à étendre les horaires d’ouverture. Si une deuxième lecture est prévue, les opposants – dont Unia – pensent déjà à lancer un référendum

Le 15 décembre, le Grand Conseil valaisan a avalisé, à 87 voix contre 34, la modification de la Loi concernant l’ouverture des magasins. Ce texte permettrait aux commerces de fermer leurs portes à 19h du lundi au vendredi, au lieu de 18h30. Par ailleurs, il prévoit que, dans les secteurs touristiques, les enseignes auront la possibilité de rester ouvertes sept jours sur sept jusqu’à 21h. Enfin, les communes pourront décider de choisir un jour par semaine lors duquel les magasins pourraient rester ouverts jusqu’à 21h, au lieu de 20h actuellement, mais sans contraindre les commerces à agir dans ce sens.

Une détérioration des conditions de travail contre laquelle Unia s’était érigé. Mais l’opposition de la gauche et des Verts, qui refusaient catégoriquement d’entrer en matière et plaidaient pour le statu quo, n’aura pas suffi.

«Malgré tout, la fermeture des magasins à 17h le samedi et les veilles de jours fériés a été sanctuarisée, ça ne bougera pas, et c’est une très bonne chose», se réjouit Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais. A savoir que la droite patronale voulait faire passer une fermeture à 17h30 ces jours-là. «De même pour les 24 décembre, qui resteront fermés s’ils tombent un dimanche. C’est très positif!»

Pour rappel, cette extension des horaires était présentée comme nécessaire par ses partisans pour lutter contre le tourisme d’achat. Un argument qui ne tient pas la route, selon le syndicaliste, qui est aussi député socialiste. «Le seul moyen efficace pour contrer le tourisme d'achat est une augmentation des salaires ou au moins une pleine compensation du renchérissement pour l'ensemble des salariés du canton. Tant que la population valaisanne ne verra pas son pouvoir d’achat augmenter, il n’y aura pas plus d’argent dépensé dans l’économie du canton.»

Allongement de la journée de travail

Sur demande de la gauche, le plénum a accepté de soumettre le projet à une deuxième lecture. Le syndicaliste prévient: «Si à l’issue de celle-ci, on constate qu’il y a toujours une dégradation des conditions de travail pour le personnel de la vente, nous attaquerons par le biais d’un référendum afin de protéger la santé, la qualité de vie et les proches des salariés.»

Pour le responsable syndical, le terme de «compromis» repris dans les médias est inaudible. «Cette notion de compromis est un langage de politiciens. Pour les vendeuses et les vendeurs, la réalité concrète de ce projet est un allongement de la journée de travail et donc une détérioration de leurs conditions, car ils risquent de faire des horaires encore plus fractionnés.» Quant à la conciliation entre vie professionnelle, vie sociale et vie familiale, déjà compliquée dans cette branche, la mise en œuvre de cette modification pourrait l’empirer. «Les crèches du canton ferment au plus tard à 18h45. Si les magasins ferment à 19h, cela va être problématique pour les employés qui ont des jeunes enfants...»

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