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Les Smoodistes, lauréats du Prix Engagement d’Unia

Deux smoodistes et leur prix.
© Lucas Dubuis

Une livreuse et un livreur de Smood étaient présents à Berne le 28 mars dernier, avec un autre collègue, pour réceptionner le Prix Engagement d’Unia.

Remis depuis cinq ans à des employés au courage exemplaire du secteur tertiaire, le prix est revenu cette année aux livreurs de Smood et à d’autres militants et collectifs

Trois mains se tenant par le poignet. Symbole de la lutte collective et de la solidarité. La sculpture, créée pour le Prix Engagement d’Unia du secteur tertiaire, a été remise à plusieurs collectifs et militants cette année, lors de l’assemblée des délégués du secteur tertiaire qui s’est réunie le 28 mars dernier à Berne. Ce prix a été décerné pour la première fois en 2018 et vise à saluer le courage de militantes et de militants se battant dans un domaine où la syndicalisation n’est pas aisée ni habituelle. Un secteur considéré comme un désert syndical à conquérir lors de la création d’Unia. «Ce prix veut montrer que ça vaut la peine de se battre pour obtenir des résultats concrets, pour avoir des droits. Et même si on ne gagne pas, la lutte permet de garder sa dignité», expliquait il y a trois ans la présidente d’Unia, Vania Alleva.

Ces dernières années, le secteur tertiaire privé est en pleine évolution. De nombreuses luttes y ont été menées. Pour cette 5e édition du Prix Engagement, les gagnants sont les livreuses et les livreurs de Smood qui ont combattu l’automne passé dans onze villes romandes contre la précarité extrême de leurs conditions de travail. «Vous avez fait grève avec vos collègues. Bien que l’employeur soit resté inflexible, vous êtes retournés à votre poste de travail. Malgré tout, vous ne perdez pas l’espoir d’améliorer votre situation. Cela demande beaucoup de courage», a souligné Mauro Moretto, responsable du secteur tertiaire d’Unia, aux trois militants vaudois et valaisans du collectif Smood présents à l’assemblée. Il a été rappelé que, durant leur grève, l’autorité de conciliation avait été saisie à Genève et que celle-ci, la Chambre des relations collectives de travail (CRCT), avait émis début février des recommandations allant dans le sens des revendications du personnel.

La lutte se poursuit

A ce jour, la direction de Smood n’a toujours pas appliqué ces exigences. Seule une légère adaptation des salaires minimums a été effectuée par l’entreprise, mais en dessous de ce que la CRCT préconise. «Sur les autres points, il n’y a pas eu, à notre connaissance, de changements satisfaisants», précise Véronique Polito, vice-présidente d’Unia en charge du dossier, ajoutant que le syndicat continue à s’engager pour obtenir une réelle application des recommandations: «Nous poursuivons la lutte, avec des démarches institutionnelles dont nous sommes partie prenante, notamment au niveau des inspections du travail, des autorités de surveillance de la location de services et des contrôles en cours dans le cadre des conventions collectives en vigueur. Si l’entreprise n’adapte pas à satisfaction les contrats des livreuses et des livreurs, nous mettrons en route d’autres démarches.»

Combats salués dans la logistique, la restauration et les soins

Le Prix Engagement a également été décerné à d’autres militantes et militants au combat exemplaire. Parmi les nominés se trouvent deux collectifs de travailleurs tessinois. Celui de DPD, un groupe syndical mis sur pied par les salariés se battant contre des conditions de travail indécentes et abusives. Et celui de Divoora, rassemblant des employés luttant contre le décompte injuste de leur temps de travail.

Quatre autres personnes ont été primées. Il s’agit de Beatriz Gonçalves, active dans la restauration, qui a osé s’exprimer dans les médias pour dénoncer les bas salaires ne lui permettant pas de finir le mois. Et de Sandra Schmid, Eva Maria Hungerbühler et Willy Honegger, tous employés dans la branche des soins, qui se sont engagés pour améliorer leurs conditions de travail et pour le succès de l’initiative sur les soins infirmiers l’automne passé.

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