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Les vacances, un luxe de plus en plus inaccessible

Un bateau sur la mer
© Sonya Mermoud

En 2022, 39,7 millions d'Européens n'ont pas pu se payer des vacances (image d'illustration, dans les Pouilles).

En Europe, le nombre de personnes qui ne peuvent pas se permettre de partir en vacances a augmenté, selon la Confédération européenne des syndicats.

Les congés payés ont été un des principaux acquis sociaux du XXe siècle. Hélas, de nos jours, de plus en plus de travailleurs et travailleuses ne peuvent pas en faire grand-chose. Selon l’Institut syndical européen (ETUI) – le centre de recherche indépendant de la Confédération européenne des syndicats (CES) – qui a analysé les statistiques de l'Union européenne sur le revenu et les conditions de vie, le nombre de personnes en Europe qui n’a pas les moyens de partir en vacances a augmenté.

En 2022, ce sont 39,7 millions de travailleurs (15% du total) qui ont été contraints de rester à la maison, sans pouvoir voyager, ni dans leur propre pays, ni à l’étranger. Soit deux millions de plus qu’en 2021, ce qui représente une augmentation de 14%. La hausse a été la plus forte en Irlande (+3,8%) et en France (+2,5%).

Si la situation s’est améliorée en Italie, c’est toutefois dans ce pays qu’on compte, en chiffres absolus, le plus grand nombre de personnes privées de vacances (plus de 6 millions), devant l’Allemagne (5,4 millions) et l’Espagne (5,3 millions). Proportionnellement à leur population, ce sont la Roumanie (36%), Chypre  (25%) et la Grèce (25%) qui occupent les premières places de ce peu glorieux podium.

L’avantage des conventions collectives

La CES estime que la situation pourrait être encore pire en 2023, à la suite d’une augmentation record du coût des vacances l’été dernier et de la chute des salaires réels dans l’ensemble de l’UE en raison de l’inflation. Pour elle, ces chiffres montrent la nécessité de veiller à ce que tous les travailleurs bénéficient de conventions collectives, qui garantissent des rémunérations plus équitables et davantage de semaines de vacances.

«Après un dur labeur tout au long de l’année, les travailleurs devraient pouvoir se permettre des vacances, juge la secrétaire générale de la CES, Esther Lynch. Il ne s’agit pas d’un luxe, passer du temps en famille en dehors de chez soi est primordial pour la santé physique et mentale des travailleurs, et est en outre une source d’expériences précieuses pour les enfants.»

Et d’ajouter que dans ce contexte, «il est à peine surprenant de voir la colère monter dans nos sociétés. Trop de gens ne perçoivent plus les avantages de la puissante économie européenne dans leur vie de tous les jours.»