«Transformation écologique et développement social vont de pair»
Trois questions à Peppina Beeli, secrétaire politique en charge du climat à Unia.
Pourquoi est-ce important pour Unia de soutenir cette initiative?
Pendant des décennies, la politique climatique suisse a été axée sur les mécanismes du marché et sur une politique de décisions individuelles en matière de consommation. Cette politique a manifestement échoué! Un défi de l'ampleur du réchauffement climatique ne peut être relevé que par un effort collectif, des investissements courageux et un service public fort. L'initiative pour un fonds climatique met enfin sur la table une proposition valable à cet effet. Elle rappelle à bien des égards le papier d'orientation «Transformation écosociale!» adoptée par les délégués lors du dernier congrès d'Unia.
En quoi ce fonds Climat est une bonne chose pour le monde du travail?
Nous, les syndicats, sommes convaincus qu'une transformation écologique ne peut être réalisée qu'en même temps qu'un développement social. C'est pourquoi il est particulièrement important pour nous que l'initiative du fonds Climat prévoie également le financement de mesures de formation, de formation continue et de reconversion professionnelle, y compris des contributions au coût de la vie pendant la période de formation. Le système suisse de formation et de formation continue est extrêmement avare en ce qui concerne les adultes qui souhaitent se réorienter ou se perfectionner professionnellement. L'initiative propose donc un véritable progrès social à cet égard. Et nous en avons aussi besoin pour faire face à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée que nous connaissons dans les secteurs dont nous avons besoin pour une économie durable!
Quelles sont les chances de cette initiative?
Je suis sûre que l'initiative est dans l'air du temps. Avant tout, il est important que les signatures puissent être récoltées rapidement afin que l’initiative puisse être votée au plus vite. Car la crise climatique s'explique notamment par une tragique histoire de temps perdu et d'occasions manquées. En 1995, par exemple, les syndicats suisses et les organisations environnementales avaient présenté un plan pour un «programme d'emploi écologiquement judicieux». Si la Suisse avait suivi les recommandations des syndicats il y a un quart de siècle, nous n'aurions pas à trembler aujourd'hui pour notre sécurité d'approvisionnement...