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Menace sur les océans: la Suisse appelée à clarifier sa position

Réplique de la machine d'excavation sur la place Fédérale. Et une banderole: Mme Sommaruga: engagez-vous pour la protection des océans!
© Joël Hunn/Greenpeace

La réplique de la machine d’excavation amenée par Greenpeace pèse 4 tonnes, tandis que l’original, pouvant opérer à plus de 4000 mètres de profondeur, 100 fois plus.

Greenpeace a mené la semaine dernière sur la place Fédérale une imposante action pour exiger une véritable protection des océans

Scène étonnante le 9 février dernier sur la place Fédérale à Berne: avant même le lever du soleil, des militants de Greenpeace ont installé une fausse machine d’excavation en eaux profondes et des images grand format de la faune et des abysses marins. But de l’action: exiger du gouvernement un engagement concret en faveur de la protection des océans alors que des négociations finales sur le sujet se dérouleront à New York du 7 au 18 mars prochain. L’engin, amené par l’organisation écologique, d’une longueur de 6 mètres pour 5 de hauteur et 2,5 de large, et d’un poids de 4 tonnes, se voulait une réplique d’un des véritables monstres prévus dans l’extraction minière. Ce dernier, pesant pas moins de 400 tonnes et pouvant opérer à 4000 mètres de profondeur, sert à l’arrachement de nodules polymétalliques contenant entre autres du manganèse, du cobalt et du nickel: des matières premières utilisées dans le secteur de l’électronique. «Lancer une industrie extractive dans des écosystèmes jusqu’ici intacts entraînerait des conséquences catastrophiques pour la biodiversité des océans», a alerté Greenpeace dans un communiqué. Et l’ONG de souligner que, depuis quelques années déjà, de grands groupes de matières premières, dont des sociétés suisses, font pression sur l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) afin d’obtenir l’autorisation d’exploiter les ressources des abysses. Selon l’ONG, l’ISA a donné son feu vert aux premières licences dès 2023.

Attitude passive honteuse...

«L’entreprise fribourgeoise Allseas est la première du monde à transformer un navire pour l’exploitation minière en eaux profondes et prévoit déjà des expéditions tests.» Dans ce contexte, Greenpeace a demandé aux autorités de s’engager publiquement en faveur d’un moratoire dans le domaine, à l’image de nombreux Etats et de grands groupes comme Samsung, Google et BMW, note l’Organisation. «En comparaison, l’attitude passive et attentiste du Conseil fédéral est honteuse.» L’ONG rappelle encore que, depuis 2017, les Nations Unies négocient un accord international pour la protection globale des océans qui doit régler de manière juridiquement contraignante l’utilisation durable de leurs ressources. Bien que la Suisse participe au dernier round des pourparlers, elle n’a, estime Greenpeace – se référant à la réponse à une interpellation sur le sujet du PLR Matthias Samuel Jauslin déposée le 15 décembre dernier – toujours pas clarifié sa position. L’ONG reproche également au gouvernement de ne pas s’engager de manière explicite en faveur de zones maritimes protégées sans exploitation humaine ni, en l’absence de réglementation stricte, hors de ces espaces. Et ce alors que les autorités ont annoncé vouloir inverser la tendance à la perte de la biodiversité d’ici à 2030. «La position de la Suisse dans les négociations sur l’accord de la protection de la haute mer est une opportunité pour le Conseil fédéral de passer de la parole aux actes.»

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