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Mobilisation contre la destruction de plus de 560 postes de travail

Rassemblement des employés de GE.
© Manu Friederich

En lutte pour préserver leurs emplois. General Electric a entamé la restructuration de ses activités en Suisse en 2016. La décision de fermer le site argovien correspond à la quatrième vague de suppression de postes.

Plusieurs centaines d’employés de General Electric ont manifesté leur colère face à la volonté de la direction de démanteler le site d’Oberentfelden en Argovie

Ambiance contestataire le 15 octobre dernier devant l’usine de General Electric (GE), à Oberentfelden en Argovie. Quelque 300 ouvriers brandissant des pancartes «Stop!» ont protesté contre la menace de suppression de 562 emplois, soit quasi la totalité des postes du site spécialisé dans les infrastructures de production et de transmission d’électricité. Depuis l’annonce de ce démantèlement, le 11 septembre dernier, les salariés ont manifesté leur détermination à se battre pour sauver leurs places de travail. Aidées par les syndicats Unia, Syna, la Société des employés de commerce et Employés Suisse, la représentation du personnel et les associations d’employés planchent sur des alternatives aux licenciements. Des solutions de remplacement sont aussi étudiées en collaboration avec le Comité d’entreprise européen de GE, des unités de production en France étant également concernées par ces réductions d’effectifs. «Les deux consultations sont menées en parallèle. Elles devraient durer jusqu’en décembre, ce qui nous laisse du temps pour agir», précise Manuel Wyss, responsable suppléant du secteur industrie d’Unia. Le syndicaliste estime clairement possible de préserver des emplois. Il indique que la voie choisie par GE ne correspond à aucune logique industrielle ni de gestion financière. «La multinationale justifie sa volonté de coupe par les difficultés qu’elle rencontre sur le marché des appareils de commutation isolés au gaz. Il s’agit plus vraisemblablement d’une stratégie visant à augmenter les marges et les bénéfices.» Le collaborateur d’Unia mise aussi sur la lutte menée au niveau politique: «Nous avons le soutien du Conseil d’Etat argovien. Le chef du Département fédéral de l’économie, Guy Parmelin, est également intervenu sur ce dossier.»

Promesses non tenues

Manuel Wyss souligne encore la compétence de la commission du personnel et la forte implication des salariés. Qui n’ont pas hésité à interrompre le travail pour exprimer leur colère. «Nous avions par ailleurs organisé une assemblée au préalable qui a réuni 150 collaborateurs – le nombre maximal autorisé en raison des plans de protection contre le coronavirus. Mais plus de 280 interventions ont eu lieu en ligne.»

GE a entamé la restructuration de ses activités en Suisse en 2016. La décision de fermer le site argovien correspond à la quatrième vague de suppression de postes. Elle est d’autant plus mal acceptée et comprise que le géant américain avait, en 2019, et la dernière fois encore en juillet 2020, annoncé le regroupement de la production du site d’Oberentfelden avec celui de Birr, dans le même canton. «La direction n’a pas tenu ses promesses», dénonce Manuel Wyss, notant que l’exécutif cantonal a lui aussi fortement critiqué ce revirement. Lors de l’action menée par les salariés devant l’usine, rapporte encore Manuel Wyss, le président de la représentation du personnel, Thomas Bauer, a durci le ton. «Il a prévenu l’entreprise qu’une grève n’était pas exclue...»

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