Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Néfaste pour l’environnement et les populations

La campagne contre l’accord de libre-échange signé avec l’Indonésie a démarré. L’huile de palme au cœur de la contestation

Le 7 mars prochain, la population suisse devra se prononcer sur l’accord de libre-échange signé par l’AELE, dont la Suisse fait partie, avec Jakarta. Un traité non seulement néfaste pour l’environnement, mais aussi pour les populations locales, selon le Comité référendaire «Stop huile de palme!» qui a démarré sa campagne la semaine passée (voir aussi L’ES des 12 février et 1er juillet 2020). «Nous sommes le dernier rempart face à un accord qui contribuerait à mettre en danger la biodiversité, le climat, les peuples autochtones et les petits acteurs économiques de nos deux pays», note l’alliance dans son dossier de presse, étoffé par les interventions de plusieurs opposants, dont Willy Cretegny, l’initiateur du référendum.

«Alors que nous avons toutes les huiles végétales qu’il nous faut en Europe, on détruit des milliers d’hectares de forêts primaires, on détruit la biodiversité, on fragilise l’agriculture vivrière locale, on élimine la faune locale comme les orangs-outans. Tout cela avec un seul motif: le profit», a dénoncé le vigneron bio, fondateur du parti genevois Le Nouveau Radical, aussi inquiet de l’impact d’un tel traité sur la production suisse d’huiles de tournesol et de colza. «Cette dernière, qui répond à nos normes, devra faire face à toujours plus de pression sur les prix», a souligné l’homme, précisant être en faveur du protectionnisme, «parce que protéger est un acte noble, responsable». Jelena Filipovic, coprésidente d’Agriculture du futur et membre de la Grève du climat, a aussi évoqué la question de la concurrence directe avec la production locale. Selon ses informations, le prix de l’huile de palme, grâce à une réduction tarifaire moyenne de 35%, s’élèvera à 2,02 francs le kilo contre 2,60 francs le kilo pour celles issues du tournesol et du colza.

Pas d’huile de palme durable

La question de la durabilité a aussi largement été abordée. Les opposants à l’accord ne croient pas à l’efficacité des garde-fous prévus dans le domaine pour bénéficier des baisses accordées aux importateurs. «La certification RSPO n’offre pas les garanties suffisantes en matière de déforestation, de droits humains ou encore d’usage de pesticides», a affirmé Nicolas Walder, vice-président des Verts suisses et conseiller national genevois. Selon ce dernier, il n’existe toujours pas de mécanismes de contrôles efficaces. «Cette tâche pourra uniquement être confiée à un comité mixte sans aucun pouvoir.» Pour Ronja Jansen, présidente des jeunesses socialistes, «l’huile de palme durable n’existe pas». De son côté, Denis de la Reussille, conseiller national POP neuchâtelois, a encore insisté sur la problématique «du travail des enfants, du travail forcé et du viol dans cette industrie». «L’OIT estime qu’environ 1,5 million d’enfants entre 10 et 17 ans travaillent dans les champs d’huile de palme en Indonésie.» La sécurité alimentaire dans ce pays a aussi été thématisée par le politicien, notant qu’elle était menacée: «L’expansion de la production d’huile de palme conduit à une économie agricole tendant vers la monoculture... De nombreuses familles d’agriculteurs doivent acheter des aliments de base qu’elles ne produisent plus.»

Une cinquantaine d’organisations de la société civile, d’ONG, d’associations paysannes, environnementales, syndicales, de défense des droits humains, du commerce équitable et de partis politiques ont soutenu le référendum déposé le 19 juin 2020, ouvrant la voie au premier vote populaire sur un accord de libre-échange de notre histoire. «Ce référendum constitue un premier frein face à une économie mondialisée qui ne sert que les intérêts des plus gros acteurs et qui met en concurrence les peuples d’un bout à l’autre de la planète...»

Pour aller plus loin

«Il s’agira avant tout de lutter contre les attaques sur les acquis sociaux»

Responsable du département politique d’Unia à l’échelle nationale, la socialiste neuchâteloise Martine Docourt a été élue au Conseil national le 22 octobre dernier. Elle y défendra le pouvoir d’achat, l’égalité, la transition écosociale, et luttera contre la remise en cause des acquis sociaux.

Responsable du département politique d’Unia, la Neuchâteloise Martine Docourt a été élue au Conseil national, où elle pourra s’appuyer sur son expérience professionnelle

«Il faut élire à Berne celles et ceux qui défendent le monde du travail»

Le palais fédéral.

Dans plusieurs cantons romands, des syndicalistes d’Unia se présentent aux élections fédérales du 22 octobre. Survol de leurs motivations

Harcèlement au travail, la Suisse à la traîne

L’Union syndicale suisse (USS) s’insurge contre la décision du Conseil des Etats de reporter la ratification de la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT)...

Le vote des élus sous la loupe des syndicats genevois

Tableau comparatif.

Les élections fédérales approchent à grands pas. Vendredi dernier, la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) a présenté le résultat de son analyse des votations s’étant...