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Neuchâtel: L’initiative pour les apprentis est sous toit

Solenn Ochsner d’Unia, accompagnée de plusieurs représentants du comité unitaire, a remis l’initiative demandant davantage de protection pour les apprentis dans la cour du Château de Neuchâtel.
© Thierry Porchet

Solenn Ochsner d’Unia, accompagnée de plusieurs représentants du comité unitaire, a remis l’initiative demandant davantage de protection pour les apprentis dans la cour du Château de Neuchâtel.

Soutenu par une vaste coalition, le texte demandant davantage de protection a recueilli 5800 paraphes. Les autorités sont invitées à le traiter rapidement au vu des problèmes existant dans le domaine

La gauche et les syndicats du canton de Neuchâtel ont déposé le 7 mars leur initiative populaire «Plus de protection pour les apprentis». Lancée par un comité emmené par les Jeunes POP, l’initiative vise à améliorer les conditions de formation en entreprise.

Le quotidien professionnel des apprentis est en effet souvent difficile. Un sondage national, réalisé par Unia en 2019, avait ainsi montré qu’un tiers d’entre eux sont victimes de harcèlement et 63% astreints à des heures supplémentaires. Selon l’Office fédéral de la statistique, 22% des apprentissages se terminent par des ruptures de contrat en Suisse, le chiffre atteint même 33% à Neuchâtel.

Meilleur encadrement

Pour remédier à cette situation, le texte de l’initiative propose qu’une «meilleure formation de base obligatoire» soit délivrée et que soit augmenté le nombre de conseillers en formation, qui ne doivent pas être chargés de plus de 200 dossiers individuels. Ces conseillers doivent être sensibilisés aux «problématiques des apprentis, particulièrement le harcèlement et les violences physiques et psychologiques». L’initiative veut aussi instituer une commission tripartite composée des syndicats, des associations patronales et de l’Etat, sur le modèle de celle observant le marché du travail, qui serait chargée, au travers de «contrôles réguliers et non annoncés» sur les lieux d’apprentissage, de s’assurer du respect de la Loi sur le travail et des droits des apprentis. Une formation doit, en outre, être donnée durant l’apprentissage par les partenaires sociaux «sur le droit du travail, le fonctionnement du partenariat social en Suisse et le rôle des syndicats».

Les initiants ont récolté près de 5800 signatures, soit 1300 de plus que le nombre requis. Unia, qui a organisé des stands de signatures, a versé 1200 paraphes dans le pot commun, le double du quota que le syndicat s’était fixé. «Les gens signaient volontiers», se félicite Solenn Ochsner, secrétaire syndicale et l’une des chevilles ouvrières de l’initiative pour Unia. «Ce qui est intéressant, c’est que nous avons entendu nombre d’anecdotes et de témoignages de jeunes et de parents sur les difficultés vécues durant l’apprentissage. C’est la preuve que notre initiative n’est pas hors-sol. Nous espérons maintenant que le traitement de l’initiative par les autorités, l’ouverture du débat et la mise au vote ne vont pas tarder. Neuchâtel est malheureusement connu pour traîner sur ce point. Les problèmes sont bien réels, il y a une nécessité de les prendre en main, rapidement.»

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