Le référendum contre l’ouverture des commerces fribourgeois jusqu’à 17h le samedi est lancé
C’est parti! Le référendum contre l’ouverture prolongée des magasins fribourgeois le samedi a été lancé. Le comité, formé des syndicats Unia et Syna, ainsi que des partis socialiste, chrétien-social et Solidarités, a jusqu’à fin janvier pour récolter les 6000 signatures nécessaires.
Les référendaires s’opposent à la révision de la Loi sur l’exercice du commerce, voulue par la majorité de droite du Grand Conseil et qui recule de 16h à 17h la fermeture des commerces le samedi. Fribourg est, avec Lucerne, le dernier canton à imposer une fermeture si tôt ce jour-là. «Si nous faisons un peu figure à part, nous pensons que, plutôt que de parler d’anachronisme, comme le font les partisans du projet, les autres cantons pourraient prendre exemple sur nous, relève Milka Ivanovic, secrétaire de l’Union syndicale fribourgeoise. Nous défendons une philosophie, une façon de vivre et les conditions de travail.» Celles-ci ne sont du reste pas au top. Si les rideaux sont baissés de bonne heure le samedi, en semaine, les magasins peuvent ouvrir jusqu’à 19h et même 21h le jeudi. Surtout, le personnel ne bénéficie pas d’une convention collective de travail (CCT).
Comme l’a annoncé La Liberté, les représentants des employeurs et des syndicats se sont justement rencontrés récemment pour discuter de la possibilité d’en conclure une. Ils se sont mis d’accord pour se retrouver en début d’année prochaine pour en négocier les contours. C’est la troisième fois que le Conseil d’Etat prend l’initiative d’organiser une rencontre à cette fin. «Ça a l’air de se présenter mieux que les fois précédentes. Le référendum est aussi là pour faire pression», estime Milka Ivanovic.
Aucune compensation
Comme on le voit aux quatre coins du pays, le peuple refuse systématiquement en votation les extensions d’horaires qui n’ont pas l’aval des partenaires sociaux. En 2009, les Fribourgeois ont d’ailleurs repoussé la même mesure par 57% des suffrages, alors même qu’était proposée à l’époque une compensation sur les nocturnes. Cette fois aucune contrepartie n’est offerte aux employés des enseignes, aucune diminution de l’horaire en semaine ou suppression des nocturnes, ni amélioration des conditions de travail et d’embauche n’est prévue.
Pour la secrétaire de l’Union syndicale, prolonger les horaires ne constitue pas une solution aux problèmes que rencontre la branche, notamment la concurrence en ligne, «qui se situe ailleurs». «Les gens en ont marre que ça revienne encore sur le tapis. Il y a toute une série d’inconvénients. Fribourg est une petite ville avec des embouteillages pas possibles le samedi.» Pour le comité référendaire, cette modification de la loi sert avant tout les intérêts des grandes surfaces, Migros, Coop et Manor, qui cherchent à gagner des parts de marché. Le personnel, les petits commerces et la majorité de la population n’a rien à y gagner.