Fort de sa mobilisation et du succès remporté lors des négociations salariales, le groupe professionnel Coop est distingué par le «Prix engagement» d’Unia
Le groupe professionnel Coop est le lauréat 2024 du «Prix engagement» d’Unia. Décernée par le secteur tertiaire du syndicat, cette distinction honore chaque année les membres particulièrement actifs en rappelant qu’un engagement commun peut susciter des changements bénéfiques dans une entreprise ou une branche. Réunie le 29 janvier, l’assemblée du secteur a choisi les militantes et les militants d’Unia qui ont contribué de façon décisive à l’obtention d’une augmentation de 140 francs pour tous les salaires inférieurs à 4800 francs chez Coop et à une revalorisation des salaires minimums de 100 à 300 francs. «Ce succès est le fruit d’une collaboration solidaire et résolue des membres syndiqués», a rapporté le syndicat dans un communiqué.
«Je suis très fière de mes collègues, nous avons réalisé un très gros travail ces quatre dernières années», commente la présidente du groupe professionnel Coop d’Unia, Anne Lüthi Richard. Cette employée du centre commercial Signy, sur les hauteurs de Nyon, se souvient: «Lorsque j’ai rejoint le groupe, nous n’étions pas nombreux, mais nous avons insisté sur l’importance d’aller sur le terrain. Moi, je suis caissière, mais mes collègues ne savaient pas que j’étais membre du syndicat.» Un secrétaire syndical, Bruno Eduardo Maria, est alors détaché pour la branche Coop Vaud. «Il a fait un travail énorme», assure la vendeuse, qui l’a accompagné dans ses tournées. «En discutant avec les collègues, ils ont compris qu’ils ne risquaient rien à s’engager. Dans mon magasin, j’étais la seule déléguée active; à l’heure actuelle, nous sommes quatre et une quinzaine pour le canton. Nous nous mobilisons et répondons aux collègues quand ils ont des questions ou un souci, ils savent à qui s’adresser. Nous avons montré l’exemple en interne et aussi dans les autres régions. L’année passée, nous nous sommes retrouvés à presque cent à une séance!»
Secrétaire syndical d’Unia Zurich-Schaffhouse, Urim Dakaj confirme ce changement: «Il y avait beaucoup de membres, mais ils ne parlaient pas de leur appartenance au syndicat. Aujourd'hui, c'est différent, ils en parlent ouvertement dans leurs filiales et défendent leurs opinions, ils participent à des actions et se montrent dans les médias. L'année dernière, nous avons ainsi donné beaucoup d'interviews dans les journaux, à la télévision et nous avons tourné des vidéos.» Le syndicaliste alémanique est intervenu devant l’assemblée des délégués pour présenter la candidature des militants groupe professionnel Coop. «Ce sont des collègues qui me motivent chaque jour en tant que secrétaire syndical à aller au travail avec une pensée positive et combative», a-t-il notamment déclaré.
Membre de la direction du secteur tertiaire d'Unia, en charge de la Convention collective de travail (CCT) Coop, Anne Rubin salue aussi cet engagement: «Il y a une bonne mobilisation des membres, pas mal d’actions, de plus en plus de militants qui accompagnent les secrétaires syndicaux dans leurs tournées dans les magasins et s’exposent dans les médias et sur les réseaux sociaux, cela donne une légitimité au syndicat et cela va dans le sens que nous souhaitons: que ces délégués soient des références du syndicat sur leur lieu de travail et offrent un meilleur ancrage au syndicat.» La syndicaliste rappelle qu’au côté du groupe professionnel se réunit un groupe d’accompagnement pour les négociations salariales composé de neuf personnes: «Cela fait deux ans qu’ils acceptent de faire des réunions le soir… Pour nous, c’est hyperprécieux d’avoir l’avis de nos membres, ils fixent un cadre et des lignes rouges.»
«Parfois, nous ne sommes pas d’accord avec la direction du syndicat», s’amuse Anne Lüthi Richard, en indiquant que cette démocratie à la base différencie Unia des autres organisations professionnelles signataires de la CCT.
Les négociations pour le renouvellement de celle-ci débuteront l’année prochaine. Le groupe professionnel a décidé de lancer une enquête auprès des employés afin de définir les principales revendications. «Il y a toujours des points à améliorer, explique la Vaudoise. Personnellement, je tiens à ce que l’ancienneté soit reconnue, il y a des collaborateurs qui sont là depuis vingt ans et qui gagnent à peine plus qu’un jeune qui sort d’apprentissage, je vais essayer de pousser pour que ça change.»