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Parcs et jardins: les syndicats réclament 6% d’augmentation

travailleurs paysagistes qui manifestent devant la FER à Genève
© Olivier Vogelsang

Une délégation de travailleurs du secteur des parcs et jardins a remis aux employeurs genevois un cadeau symbolique, un râteau qui ratisse dans les deux sens.

 

 

Les travailleurs genevois du secteur et leurs syndicats exigent une réelle revalorisation des salaires face à la perte du pouvoir d’achat de ces dernières années. Témoignages

A Genève, les partenaires sociaux du secteur des parcs et jardins, des pépinières et de l’arboriculture vont bientôt se réunir pour ouvrir des négociations salariales dans le cadre de la Convention collective de travail cantonale. Dans cette perspective et un contexte général d’inflation, les syndicats Unia, Sit et Syna ainsi qu’une délégation de travailleurs ont appelé les employeurs de la branche à augmenter les salaires. Lors d’une action symbolique organisée le 31 août devant la Fédération des entreprises romandes, ils ont remis à Jardin Suisse, l’association patronale, un double râteau ainsi qu’une lettre de revendications. «Sa particularité, c’est qu’il ratisse des deux côtés, pas seulement du côté patronal», a présenté José Sebastiao, secrétaire syndical à Unia.

Ces dernières années, les augmentations accordées aux quelque 1200 travailleurs actifs dans le canton ont été minimalistes, estiment les syndicats. «Il y a eu des avancées en matière de contrôle des conditions de travail, se réjouit le syndicaliste d’Unia. Mais au niveau des salaires, les montants restent dérisoires: on parle de 0,4% ou 0,5% d’augmentation, soit d’une vingtaine de francs de plus par mois en 2023… Cela ne peut plus continuer et nous sommes là pour montrer aux employeurs que les employés en ont ras le bol et qu’ils demandent un meilleur partage des bénéfices.» Les syndicats l’assurent: la branche se porte bien; tout comme les carnets de commandes des entreprises.

Voilà pourquoi, pour 2024, les salariés et leurs syndicats exigent une augmentation de 6%, qui représente la perte du pouvoir d’achat sur ces trois dernières années. «Si les choses ne bougent pas lors des négociations, les travailleurs croiseront les bras et on risque de trouver certains parcs moins jolis à Genève», alerte José Sebastiao.

Rappelons que ce sont des métiers difficiles, avec des horaires flexibles, le travail du samedi, qu’il fasse froid ou très chaud. «Genève est une ville riche et ces travailleurs, qui craignent les fins de mois, méritent mieux que ça, ajoute Thierry Horner, du syndicat Sit. Ce n’est pas avec 20 francs qu’on fait bouillir la marmite!»

Témoignages

 

Mario

«Je travaille dans une toute petite entreprise, nous sommes entre 2 et 4 salariés, et il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de communiquer avec son patron, car on se retrouve souvent à travailler en binôme et c’est une relation particulière.

Depuis douze ans que je travaille dans cette branche, mon salaire a très peu augmenté. Chaque année, c’est de pire en pire, car tout le reste augmente. On aimerait une hausse de salaire correcte. Nos clients paient le prix, notre travail est bien fait, mais nous avons l’impression de ne pas en récolter les fruits. Je travaille neuf heures par jour et en tout temps, sauf quand il y a trop de neige. Mon loyer a augmenté de 20%, et les assurances d’une trentaine de francs par personne. Au quotidien, cela nous contraint à chercher les prix les plus bas et on ne part pas en vacances. De toute façon, dans ce métier, le planning est tellement chargé l’été que c’est compliqué de partir. On nous encourage à prendre nos congés plutôt en hiver, mais ma fille est à l’école ici.»

 

Embalo

«J’aime beaucoup mon métier, mais le salaire est loin d’être suffisant. Je travaille à 80% et je touche 3200 francs brut par mois. Le problème, c’est que je suis payé en tant qu’aide-jardinier mais je fais le boulot d’un jardinier: je fais les plantations, j’engazonne et je monte en harnais pour tailler des arbres. Chaque année, je demande des augmentations, mais j’obtiens seulement une vingtaine de francs. Mon loyer est de 1225 francs aujourd’hui, mais il va passer à 1400 francs en 2024. Sans vraie hausse de salaire, je ne sais pas comment je vais gérer ça. Sans parler du stress et de la pression au travail: parfois, on ne peut pas prendre nos pauses ou alors on doit manger dans le camion, sans rien pour réchauffer notre repas. Il faut que les choses changent.» K

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