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Parmelin toujours en retard d’une vague

Je ne sais pas vous, mais moi, il commence sérieusement à me taper sur le système notre Conseil fédéral. Au vu de la situation sanitaire, il est évident depuis plusieurs semaines que les mesures actuelles devront être maintenues au-delà du 28 février, voire renforcées. Or, nos autorités fédérales, fidèles à elles-mêmes, se montrent toujours incapables de fixer un cap, d’adopter une stratégie susceptible d’endiguer le virus. Un an après le début de la pandémie, on en reste à des demi-mesures prises de semaine en semaine.

Au cafouillage sur le plan sanitaire, s’ajoutent les manquements et les retards coupables dans le domaine économique et social. Depuis le début, les fermetures de branches et les restrictions d’activité ont rarement été accompagnées de mesures garantissant le maintien des emplois et des salaires. Le Conseil fédéral a ainsi traîné à étendre la réduction de l’horaire de travail (RHT) aux contrats atypiques et c’est finalement le Parlement qui a voté sa compensation à hauteur de 100% pour les petits salaires. Manquant toujours de courage, c’est encore aux Chambres que le gouvernement a remis la décision de prolonger de trois mois la durée d’indemnisation du chômage afin d’éviter que des chômeurs ne basculent à l’aide sociale. Sauf que la mesure proposée le 27 janvier dernier ne pourra être examinée par les députés que lors de la prochaine session, convoquée le 1er mars. «Ce qui signifie que des milliers de chômeurs toucheront leurs dernières indemnités de l’assurance chômage et se retrouveront ainsi en fin de droit avant qu’une décision ne tombe en mars», s’indignait récemment l’Union syndicale suisse.

Le Département fédéral de l'économie, dirigé par Guy Parmelin, se tourne les pouces aussi en matière économique. Rappelons-nous qu’en 2008, 68 milliards de francs avaient été mis sur la table pour sauver UBS. Là, nos autorités ont d’abord chipoté pour sortir 2,5 milliards pour les cas de rigueur, puis, elles ont encore fait des chichis pour doubler ce montant. Du coup, un an après le début de la pandémie, beaucoup d’indépendants et de patrons n’ont pas reçu un kopeck d’aide – ou que des clopinettes. Des milliers de sociétés se retrouvent dans une situation désespérée, 30000 postes de travail ont disparu l’an dernier. Dans l’hôtellerie-restauration, deux établissements sur cinq envisagent de mettre la clé sous la porte et 100000 emplois sont directement menacés. Les partenaires sociaux de l’hôtellerie-restauration, dont Unia, parlent d’une même voix et réclament depuis des mois un soutien rapide et à fonds perdu – ce terme, soit dit en passant, est mal choisi puisqu’on ne perd rien, au contraire, à conserver un tissu économique et des emplois. Certes, les lenteurs bernoises ne sont pas seules responsables, les cantons traînent aussi les pieds, mais on ne peut pas dire que le conseiller fédéral Parmelin montre l’exemple. Nous n’avons vraiment pas de bol de nous coltiner dans cette crise un pareil mou du genou. Charrette!