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Pour une retraite digne
Une vaste alliance menée par l’USS vient de lancer l’initiative pour une 13e rente AVS. Son but? Renforcer le premier pilier pour garantir de meilleures rentes et plus d’égalité
En 2020, il est impossible pour un retraité de vivre de sa seule rente AVS. Quant au 2e pilier, malgré des cotisations toujours plus élevées durant notre vie de salarié, les rentes baissent toujours plus rapidement. Sans oublier les femmes retraitées, dont plus d’un tiers ne touche aucune rente du 2e pilier, ou alors qui ne reçoivent en moyenne que la moitié de celles des hommes. Concrètement, entre l’explosion des prix des loyers et des primes maladie, le travailleur qui prendrait sa retraite aujourd’hui ou demain touchera moins que les générations précédentes. «Toute personne mérite une bonne rente après une vie de travail», estime une vaste alliance, emmenée par l’Union syndicale suisse (USS) et constituée de syndicats, de partis politiques, d’associations et d’organisations de retraités ainsi que féminines, qui a lancé dans le contexte du 8 mars l’initiative populaire pour une 13e rente AVS.
Mieux vivre à la retraite
Sur le même principe qu’un 13e salaire, cette initiative propose qu’une 13e rente AVS soit versée chaque année aux retraités. Les objectifs sont multiples. D’abord, renforcer l’AVS permet de compenser de manière fiable les effets de la crise du 2e pilier, mais aussi d’améliorer le pouvoir d’achat des retraités. «L’initiative lancée aujourd’hui est la réponse syndicale aux défis de plus en plus urgents du financement des rentes, s’est exprimé Giorgio Tuti, président du SEV, lors de la conférence de presse du lancement le 5 mars. Le constat décisif est clair: il faut mettre l’accent sur l’AVS, qui a démontré qu’on peut compter sur elle. Si nous ne défendons pas les rentes, les salariés seront confrontés à une péjoration inédite de leurs conditions de vie à la retraite.»
Davantage d’égalité
Ensuite, cette initiative permettra de garantir un système de retraites plus égalitaire. Vania Alleva, présidente d’Unia, rappelle que l’AVS est non seulement la plus importante institution de sécurité sociale de Suisse, mais aussi une «institution d’égalité entre les sexes».
«L’écart des rentes entre les genres est principalement une conséquence du 2e pilier, qui ne tient pas compte du parcours professionnel des femmes et de leurs faibles revenus», complète Barbara Gysi, vice-présidente du Parti socialiste suisse. En effet, les rentes des femmes sont toujours nettement inférieures à celles des hommes, cela du fait qu’elles interrompent leur carrière ou qu’elles se mettent à temps partiel pour assumer le travail de care. L’AVS est la seule assurance pour laquelle le travail familial et de soins est constitutif des rentes, c’est pourquoi il est nécessaire de la renforcer, argumente l’élue.
Pour la conseillère nationale Verte Léonore Porchet, cette initiative s’inscrit dans la continuité de la grève du 14 juin: «Nos revendications de femmes et de féministes sont donc très claires: notre travail, rémunéré ou non, mérite des rentes dignes!»
Financement via la BNS
Enfin, cette initiative est un moyen de faire passer les intérêts des salariés avant ceux de l’industrie de la prévoyance. «La privatisation rampante de la prévoyance vieillesse va-t-elle s’imposer ou voulons-nous renforcer la solidarité?» interroge Pierre-Yves Maillard, président de l’USS, qui souligne que les banques et les assurances dénigrent l’AVS afin de vendre le plus possible de produits du 3e pilier. «Il y a assez d’argent en Suisse pour des rentes décentes», assure-t-il. Les partisans de la 13e rente AVS proposent que ce financement additionnel de l’AVS se fasse via les excédents «exorbitants» qu’enregistre la Banque nationale. La récolte de signatures est lancée.