Les textes d’orientation et les résolutions du congrès sont disponibles sur: uss.ch
Pouvoir d’achat, prévoyance vieillesse, climat: les revendications
Les déléguées et les délégués ont adopté trois textes d’orientation pour les années à venir lors du 57e Congrès de l’USS. Le premier a trait au pouvoir d’achat et à la répartition des richesses. Partant de la situation économique et de la faible évolution des salaires ces dernières années, le texte aboutit à une série de revendications qui seront portées par le mouvement syndical: hausse générale des salaires, davantage de CCT, meilleures protections contre la sous-enchère, progrès en matière d’égalité salariale et lancement d’une offensive pour des salaires minimums et contre les bas salaires. D’autres exigences visent au maintien du pouvoir d’achat et à une meilleure répartition des revenus. Lors du débat plusieurs femmes sont intervenues, à l’instar d’Alexandrina Farinha, présidente de la commission migration d’Unia, qui a appelé, en plus d’une augmentation générale urgente des salaires, à la protection des sans-droits. «Cela passe par une régularisation massive des travailleurs sans papiers. Le dumping salarial touche les plus précaires. Il est temps que nous, les salariés, puissions profiter des richesses que nous produisons.» En écho, un militant tessinois a rappelé la forte pression sur les salaires vécue dans son canton, où des entreprises poussent comme des champignons et disparaissent sans payer les travailleurs. Présidente d’Unia, Vania Alleva a interpellé les délégués sur les moyens nécessaires pour mettre en œuvre les revendications sur le pouvoir d’achat. «On le voit cet automne, malgré la bonne situation des entreprises, le renchérissement n’est pas garanti. Ce qui est central, c’est de nous améliorer dans notre organisation. Comme syndicats, nous devons œuvrer tous les jours pour l’action collective, afin de mettre en application nos revendications légitimes.»
Le texte d’orientation Prévoyance vieillesse a fait l’objet d’un débat sur la base des éléments alarmistes tirés par l’USS en matière de rentes du 2e pilier, de rentes AVS insuffisantes et de privatisation rampante de la prévoyance. «Qui paie nos rentes? Ceux qui ont des rémunérations très élevées doivent-ils être solidaires des bas revenus? Ou est-ce à nous de participer au profit des assurances?» a résumé Gabriela Medici, première secrétaire adjointe de l’USS. «Il faut tout faire pour que la 13e rente soit acceptée et que le compromis sur la LPP revienne au Parlement. Ce qu’il en a fait est lamentable», a lancé une militante. «AVS 21 est une gifle faite aux femmes. Le congrès du Sit a condamné le vote du 25 septembre et déploré qu’une majorité d’hommes ait imposé le relèvement de l’âge de la retraite aux femmes. Nous devons maintenant dépasser ce clivage par la construction d’une réponse syndicale unitaire. Le vote du 25 septembre est aussi un vote de classe, une majeure partie des travailleurs a rejeté AVS 21, les riches l’ont imposé aux précaires», a lancé une représentante du syndicat genevois. L’Union syndicale de Neuchâtel aurait souhaité que l’USS se lance dans un projet d’alternative au 2e pilier, qui affaiblit l’AVS, en étudiant la possibilité de réunifier les deux systèmes. Une proposition refusée par les délégués. Ils ont suivi l’avis du comité de l’USS estimant que lancer aujourd’hui un tel débat affaiblirait la campagne pour la 13e rente.
Le texte Lignes directrices syndicales pour un tournant climatique réussi part du constat que «le réchauffement climatique n'est pas un phénomène lointain, ni dans l’espace, ni dans le temps. Il a lieu ici et maintenant, il est l’œuvre de l’homme et représente une menace existentielle pour chacun de nous.» L’USS y développe un véritable programme de transformation écosociale de l’économie. Rappelant son soutien en 2019 à la Grève pour l’avenir, lancée par la jeunesse pour le climat, elle rappelle que «le progrès écologique constitue une préoccupation centrale des syndicats depuis de nombreuses années». Pour l’USS, la transition doit être atteinte sur la base d’un renforcement des services publics et la sécurité de l’emploi, et par la participation des travailleurs et des syndicats aux processus de mise en place des mesures. Le document adopté contient toute une série de principes et de revendications.