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Profs d’éducation sexuelle en grève à Genève

A Genève, les formateurs et consultants en promotion et éducation à la santé (FCPES) ont mené deux jours de grève mercredi et jeudi de la semaine passée, après un premier débrayage le 22 mars. Ces enseignants spécialisés contestent la réforme des prestations en éducation et santé sexuelles voulue, pour des raisons budgétaires semble-t-il, par la direction du Département de l’instruction publique (DIP). Celle-ci veut supprimer le statut des FCPES au profit de deux nouvelles fonctions: d’un côté des maîtres spécialisés, qui assureraient l’enseignement, et, de l’autre, des chargés de formation et de projets. Le nombre de périodes enseignées par semaine passerait de 18 à 28. Pour les FCPES et les deux syndicats qui les soutiennent, ce projet réduira la qualité des prestations et il s’accompagnera d’un déclassement salarial. Selon les syndicats, les trois quarts des 24 fonctionnaires concernés verront leur salaire bloqué jusqu’à la retraite. Dans Services publics, le mensuel du SSP, une formatrice déplore un démantèlement du métier de FCPES. «La complémentarité entre les aspects enseignement, expertise et projets n’existerait plus. La réforme se traduirait par une perte de qualité pour les élèves. Le DIP veut en effet augmenter le nombre d’heures d’éducation sexuelle, mais sans engager de personnel supplémentaire. Un enseignant à plein-temps devrait intervenir sur une trentaine d’écoles. Ce serait de l’éducation sexuelle à la chaîne.»

«L’ensemble des collègues a participé à la grève, c’est rare, c’est le signe qu’il y a un gros problème avec cette réforme, qui est menée sans aucune consultation. Nous demandons en vain depuis le mois de janvier l’ouverture de négociations», indique à L’Evénement syndical Quentin Stauffer, secrétaire syndical du SSP Genève. Le personnel et les syndicats devaient décider au début de cette semaine, au moment du bouclage de ce numéro, de nouvelles actions. «Si aucune négociation n’est ouverte, nous sommes prêts à continuer avec des moments de grève ces prochaines semaines», prévient Quentin Stauffer. Le syndicaliste évoque un enjeu pour l’ensemble des services publics: «L’Etat licencie et réengage avec de nouvelles conditions, on connaît les dérives des congés-modifications dans le privé, il faut éviter que ces pratiques ne se mettent en place dans le public.»

Le DIP est dirigé par la socialiste Anne Emery-Torracinta, qui fait déjà face à la contestation du personnel de l’Office médico-pédagogique à la suite du scandale des mauvais traitements au foyer pour jeunes autistes de Mancy.

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