Punir les pauvres pour sauver les riches!
En plein cœur du bassin minier de Katowice et sous la coupole du Palais fédéral, à Berne, la classe politique et les lobbys industriels se penchent sur l’avenir de notre climat. Déjà à l’œuvre depuis le début du protocole de Kyoto, la transition énergétique se fait sur le dos des plus faibles, sans distinction de la capacité contributive des contribuables. On taxe à tout va, avec la bénédiction des directions syndicales qui ont soutenu le projet du Conseil fédéral «Stratégie énergétique 2050», sans se poser la question du prix que va payer la classe laborieuse pour sa mise en œuvre.
En Suisse comme ailleurs, l’augmentation de tout ce qui est obligatoire prend des proportions intolérables pour la classe moyenne. Primes d’assurance maladie, logement, factures de chauffage et taxes diverses qui échappent curieusement au calcul de l’indice des prix. Comme en France, avec les Gilets jaunes, il est temps de mettre fin à cette hypocrisie. C’est bien connu, plus on est riche et plus on pollue. C’est lié au pouvoir d’achat des individus. On roule en grosse voiture, on ne perd pas son temps dans les trains, on prend l’avion. On se soigne dans des cliniques privées, avec des piscines chauffées au gaz. On se pavane sur des yachts de luxe dans les pays du Golfe et j’en passe. Tout cela étant bien entendu défiscalisé avec le consentement des sociaux-démocrates, incapables de mettre fin à la concurrence fiscale que se livrent les Etats entre eux. En voulant sauver le climat, nos politiciens de droite, comme de gauche, fabriquent, à grande échelle, les pauvres de demain. Pauvre planète bleue!
Jean-Claude Cochard, ancien président de l’Union syndicale vaudoise, Les Avants