Revaloriser les métiers essentiels!
Augmenter les salaires et les effectifs dans les domaines des soins, du commerce de détail et de la logistique: Unia a organisé la semaine dernière plusieurs actions pour soutenir ces revendications. Et a participé, samedi, à la mobilisation nationale des personnels de la santé
Davantage de personnel et une augmentation de salaire dans les domaines des soins de longue durée, du commerce de détail et de la logistique: voilà les revendications principales d’Unia et des salariés concernés qui ont aussi réclamé des conventions collectives de travail de force obligatoire couvrant l’ensemble du pays. Le 31 octobre, représentants syndicaux et militants ont ainsi mené plusieurs actions dans ce sens, dans le respect des normes sanitaires. De Genève à Coire en passant par Fribourg ou encore Bienne, Unia a également exigé une prime appropriée en raison des risques encourus liés à la pandémie. Dans la ville du bout du lac, une pétition a par exemple été remise aux autorités en faveur des travailleurs des EMS (voir ici). En Valais, des témoignages de personnes en première ligne dans cette crise ont été récoltés et médiatisés. Dans la ville de Fribourg, le syndicat s’est focalisé sur la vente, installant notamment à proximité de l’enseigne Manor une trentaine de chaises. Une occasion aussi de protester contre les licenciements prévus par l’entreprise. Partie prenante de l’alliance «Ensemble avec le personnel de la santé» aux côtés du Syndicat des services publics, de l’Association suisse des infirmières et infirmiers et de Syna, Unia a également participé au rassemblement organisé sur la place Fédérale qui a réuni quelque mille délégués des professionnels de la santé.
On ne vit pas d’applaudissements
«La Suisse est en pleine deuxième vague de la pandémie de coronavirus. Le personnel de la vente, des soins, de la logistique, à peine remis de la situation exigeante et épuisante de ce printemps, est de nouveau mis au défi», a souligné Unia dans un communiqué. Un défi d’autant plus lourd à relever que les absences dans les équipes pour cause de maladie et de quarantaine signifient un surcroît de travail pour les personnes restant à leur poste. Sans oublier le poids psychologique de la crise. «Les soignants et les soignantes dans les homes s’occupent de résidents qui ne reçoivent pratiquement plus de visites, et les vendeurs et les vendeuses ont affaire à une clientèle difficile. Beaucoup craignent d’être contaminés par le virus.» Et le syndicat de rappeler que la plupart de ces services de base, d’une importance d’autant plus capitale en ces temps troublés, sont effectués par des femmes. Qui perçoivent des rémunérations basses, travaillent dans des conditions précaires et, en outre, sont toujours victimes de discrimination salariale. «Au printemps, beaucoup les ont applaudies... Mais on ne vit pas d’applaudissements. Aujourd’hui plus que jamais il faut agir.»
4000 francs au moins
Concrètement, Unia exige, en plus d’une prime pour l’engagement manifesté ces derniers mois, une augmentation de salaire. Plus précisément, il se positionne en faveur de rémunération de 4000 francs au minimum fois 13 pour des semaines d’une durée de 40 heures. Le syndicat demande également la fin des déréglementations et des conditions de travail précaires. Cette exigence passe par une augmentation des effectifs et davantage de temps. La signature de conventions collectives de travail de force obligatoire pour toute la Suisse doit aussi offrir une protection accrue aux employés.