Ruag annonce 150 nouvelles suppressions d’emplois
«Une politique d'austérité rigoureuse et une réduction des effectifs, en particulier dans les fonctions de support, sont inévitables.» C’est avec ces mots que l’entreprise Ruag International annonçait, le 12 octobre dernier, une vaste restructuration qui touchera quelque 150 emplois en Suisse d’ici à la fin de 2021. Le motif? La baisse des ventes dans l’aéronautique engendrant «une forte diminution des bénéfices avant intérêts et impôts», en conséquence des sept mois de pandémie du coronavirus, indique la société dans un communiqué. Les secteurs de l’aéronautique, la maintenance, ainsi que le service réparation et exploitation des avions d'affaires seront directement touchés, note l’entreprise, ajoutant néanmoins être optimiste en raison d’une hausse de 5% des entrées de commandes par rapport à l’année dernière. Ruag International explique avoir déjà pris des mesures pour amortir les effets de la crise, telles que «le chômage partiel pour 1700 employés en Europe, la réduction des heures supplémentaires et des congés, le gel des embauches et une politique d'austérité rigoureuse».
L’entité mondiale de Ruag occupe 6000 personnes, dont environ 2000 dans nos frontières. Autrefois entreprise de la Confédération, Ruag International est depuis le début de cette année dissociée du département suisse produisant pour l’armée, ce dernier disposant toujours d’une garantie de l’Etat. En février 2020, moins de deux mois après ce changement de statut, Ruag International avait déjà décidé d’un plan de suppression de 90 postes de travail. Pour les syndicats et les associations du personnel actifs chez Ruag, dont Unia, cette nouvelle annonce de restructuration «est la conséquence directe de la décision du Conseil fédéral de scinder Ruag et de la privatiser». Dans leur communication commune, ils prennent acte «avec grand regret» de cette décision de réduction massive de postes de travail. Ils exigent du Conseil fédéral et de l’employeur qu’ils assument leur responsabilité sociale et évitent les suppressions d’emplois. La procédure de consultation en cas de licenciement collectif durera jusqu’au 2 novembre. Les organisations de défense des travailleurs, qui sont en contact étroit avec la représentation interne du personnel, demandent encore qu’elles soient informées de manière ouverte et transparente sur la procédure en cours.