A la veille des négociations salariales dans la branche, Unia propose une journée de formation pour les membres des commissions du personnel. Elle aura lieu le 4 novembre en Suisse romande
Les négociations salariales de l’automne seront tendues. La hausse des prix a déjà fortement porté atteinte au pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs. L’explosion du coût de la vie, et bientôt des primes maladie qui ne sont pas prises en compte dans l’indice des prix à la consommation (IPC), vont vider encore plus le porte-monnaie des salariés.
Comme chaque année, à la veille des négociations salariales dans l’industrie MEM (industrie des machines, des équipements électriques et des métaux), Unia organise des cours pour les membres des commissions du personnel de la branche afin de préparer ces pourparlers. Dans son invitation à cette formation, Unia s’appuie sur les déclarations du ministre de l’Economie Guy Parmelin, faites en juin dans le Blick: «Les partenaires sociaux doivent désormais négocier des augmentations de salaire.» Le syndicat prend acte et entend donner les outils au personnel pour obtenir ces hausses.
Bases pour argumenter et convaincre
Les cours, d’une journée, auront lieu en octobre dans différentes villes de Suisse alémanique et du Tessin. Pour la Suisse romande, une seule date est prévue, le 4 novembre à Lausanne. L’objectif de la formation est d’actualiser et d’approfondir les connaissances des représentants du personnel sur la situation économique de la branche MEM et de se pencher sur les stratégies et la dynamique des négociations salariales. Au programme notamment: les bases pour argumenter et convaincre. La formation est ouverte à tous les membres des commissions du personnel de la branche MEM, qu’ils soient affiliés ou non à Unia. Les représentants du personnel d’entreprises non soumises à la CCT MEM peuvent aussi y participer.
Les cours sont dispensés par des économistes d’Unia et de l’Union syndicale suisse, et par des syndicalistes de l’industrie soucieux de transmettre leurs expériences et leurs connaissances afin «de mener les négociations de manière optimale», indique Unia.
«Il n’y a pas de crise dans la branche MEM»
En quoi cette formation pour les commissions du personnel est-elle tout particulièrement importante cette année? «Notre CCT prévoit la compensation intégrale du renchérissement pour les salaires minimums. Il faudra nous battre pour obtenir aussi une pleine indexation des salaires effectifs, ainsi que 1% supplémentaire», souligne Matteo Pronzini, responsable de la branche MEM à Unia. Il précise que les négociations se déroulent entreprise par entreprise, entre les représentants du personnel et l’employeur. «Ces pourparlers sont centraux, tant pour les travailleurs que pour la branche elle-même qui souffre de pénurie de main-d’œuvre», explique le syndicaliste, avant de s’inscrire en faux contre les arguments des employeurs qui prétendent qu’il n’est pas possible de revaloriser les salaires, ou qui demandent de modérer les revendications car l’industrie est sous pression: «Il n’y a pas de crise dans la branche MEM, il y a beaucoup de travail et le manque de personnel est patent. Si la branche veut des perspectives d’avenir, elle doit augmenter les salaires.»
L’industrie MEM emploie quelque 320000 personnes en Suisse, essentiellement dans des PME de moins de 250 employés. Elle est la deuxième plus grande industrie exportatrice du pays, avec 31% du total des exportations. Environ 60% de ses exportations partent vers l’Union européenne. La Convention collective de l’industrie MEM, signée entre autres par Unia et l’association patronale Swissmem, s’applique à un tiers environ des travailleurs de la branche, dans plus de 500 entreprises.