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Solidarité avec les grévistes arrêtés au Cambodge

Délégation syndicale devant la maison du Cambodge à Genève.
© Thierry Porchet

Une délégation syndicale s’est présentée à la mission du Cambodge pour remettre une lettre à l’ambassadeur demandant la libération des syndicalistes emprisonnés, l’ouverture de négociations avec la direction de NagaWorld et le respect des droits syndicaux par l’Etat cambodgien.

Huit syndicalistes sont emprisonnés pour avoir contesté, avec plus de 300 de leurs collègues, leur licenciement d’un complexe hôtelier

La solidarité internationale commence à tisser sa toile en faveur des syndicalistes incarcérés au Cambodge et des grévistes de l’hôtel et casino NagaWorld de Phnom Penh. L’année dernière, cet immense complexe de la capitale cambodgienne, géré par une société hongkongaise, a décidé de licencier 1329 collaborateurs, soit un cinquième des effectifs, en invoquant des difficultés posées par la crise sanitaire. Pointant le bénéfice de plus de 100 millions de dollars réalisé en 2020, 365 employés ont refusé ce licenciement collectif et sont entrés en grève le 18 décembre. Alors que le mouvement est pacifique, la police est intervenue avec brutalité en arrêtant, début janvier, 29 syndicalistes pour atteinte à la sécurité publique. A ce jour, huit sont encore détenus, dont la présidente du syndicat du personnel de NagaWorld, Chhim Sithar. Leur sort reste incertain, comme l’issue de la grève, raison pour laquelle des syndicats solidaires et des fédérations syndicales internationales tentent de faire pression sur les autorités cambodgiennes. Des actions ont déjà été organisées dans une dizaine de pays. A Genève, le 7 février, une délégation de représentants de l’UITA, la fédération de l'alimentation et de l’hôtellerie-restauration, de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et de Solidar, l’œuvre d’entraide de l’Union syndicale suisse, s’est présentée à la mission du Cambodge pour remettre une lettre à l’ambassadeur. Mais dans l’entrée des bureaux, un secrétaire de la mission a refusé de prendre la missive, invitant les militants à l’adresser par courriel ou voie postale… «On les sent mal à l’aise, a réagi Lionel Frei, porte-parole de Solidar, à la sortie de l’immeuble. Nous avons trois demandes: la libération des syndicalistes emprisonnés, l’ouverture de négociations avec la direction de NagaWorld et le respect des droits syndicaux par l’Etat cambodgien. En tant que membre de l'Organisation internationale du travail, le Cambodge est tenu de respecter ses engagements internationaux.» Dans une lettre adressée au Premier ministre Hun Sen, Guy Ryder, le directeur général de l’organisation basée à Genève, a rappelé que le Cambodge a ratifié les conventions 87 et 98 de l'OIT il y a plus de vingt ans et que la détention préventive de dirigeants syndicaux pour des activités liées à l'exercice de leurs droits est contraire aux principes de la liberté syndicale. Il a invité le chef du gouvernement à user de ses pouvoirs pour assurer la libération immédiate de tous les travailleurs détenus et l'abandon de toutes les poursuites pénales. Il faut espérer que l’appel sera entendu. Solidar, qui est présent sur place avec des projets soutenant les ouvrières du textile, les familles paysannes ou les femmes migrantes, note une répression croissante à l’égard des militants et des mouvements sociaux par les autorités.

L’UITA a lancé une pétition pour la libération des syndicalistes qui peut être signée sur: labourstartcampaigns.net

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