Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Temps présent»: cinquante ans, pas une ride

Tournage d'un reportage de Temps présent dans les années 1970
©RTS

Le réalisateur Alain Tanner (au premier plan) et Claude Torracinta (au centre) en plein tournage d’un Temps présent dans les années 1970. En 50 ans d’émission, ce sont plus de 3000 reportages qui ont été réalisés.

La RTS fête les 50 ans de son émission phare Temps présent avec notamment un documentaire consacré à la détérioration des conditions de travail. Retour sur un demi-siècle d’enquêtes et de reportages

Le jeudi 18 avril 1969 apparaît sur le petit écran de la Télévision suisse romande une émission intitulée Temps présent. René Schenker dirige alors depuis 1958 la chaîne romande de service public. Sous l’impulsion d’un jeune journaliste, Claude Torracinta, une petite équipe composée également de Jean-Pierre Goretta (frère du réalisateur Claude Goretta), Jean-Jacques Lagrange et Marc Schindler fait de Temps présent le digne successeur de Continents sans visa (diffusé de 1959 à 1969). La nouvelle émission en conserve tant la rigueur d’une information indépendante et critique que le souci de la forme. Mais elle tend à se rapprocher des problèmes suisses ou romands et à laisser un peu moins de place aux lointains continents.

Parallèlement, Alain Tanner, Jean-Louis Roy, Claude Goretta, Michel Soutter et Jean-Jacques Lagrange viennent de former le Groupe 5 – une association de cinéastes genevois. Ces réalisateurs s’expriment aussi bien sur le grand que sur le petit écran. Cinéma et télévision, pour eux, doivent coexister. On retrouve à la fin des années 1960 leurs noms aux génériques de films et de téléfilms de fiction ou documentaires. Quand ils collaborent avec Temps présent, ils s’imposent comme de solides journalistes d’investigation, ce qui parfois déplaît dans un pays qui ne laisse pas volontiers place à la contestation.

L’audimat?

L’émission est née avant l’apparition, au milieu des années 1980, de la question des parts de marché – l’audimat – qui donnent des informations sur la quantité de spectateurs devant le petit écran. Un instrument bien éloigné d’une analyse qualitative des émissions. Malgré cela, dans son bassin de moins de deux millions d’habitants, la petite organisation audiovisuelle qu’est la RTS propose chaque soir à son public de fort bonnes émissions «faites maison». Temps présent contribue assurément à cette excellence. Il y a trois ou quatre décennies, dans de nombreux journaux du vendredi matin, l’émission du jeudi soir était largement commentée. La presse écrite faisait alors encore la part belle à la critique des émissions de télévision. Aujourd’hui, pour les professionnels, elle est remplacée par cette «mesure» donnant rapidement la part du marché qui n’est, du reste, pas rendue publique comme en France.

Godard salue Temps présent

Le cinéaste Jean-Luc Godard lui-même saluait la qualité du programme dans un courrier qu’il adressait en 1987 à Claude Torracinta: «Souvent je regarde votre émission consacrée au présent du Temps. C’est toujours un véritable présent, parfois poignant, toujours probe et intelligent, sensible et généreux, qui réconcilie le temps de votre présence avec la télévision.» Et à ce jour, Temps présent détient le record de longévité des émissions d’information dans l’Europe francophone (seule l’émission britannique Panorama diffusée sur la BBC depuis 1953 fait mieux).

Soirées d’anniversaire: minisérie documentaire

Pour fêter cet anniversaire, une monographie digitale en ligne réalisée par des étudiants en journalisme des Universités de Lausanne et de Neuchâtel racontera l’histoire de l’émission, et une minisérie de six émissions spéciales sera diffusée. Pour lancer les festivités, une soirée anniversaire le 18 avril s’articulera autour d’un reportage consacré au pouvoir d’achat, «Joindre les deux bouts, toute une histoire», suivi d’un débat auquel participera, notamment, Claude Torracinta, fondateur de Temps présent. S’ensuivront les reportages «Comment le monde du travail est devenu fou» le 25 avril, «Jeunesse romande, les temps sont durs» le 2 mai, «Il était une fois les migrants italiens» le 9 mai, «De l’ombre à la lumière, le grand coming-out des homosexuels» le 16 mai et finalement une enquête participative et citoyenne intitulée «Comment j’ai survécu à la montagne», le 23 mai. Un programme qui reflète le chemin parcouru en 50 ans et qui met l’eau à la bouche!

Pour aller plus loin

Sous surveillance numérique...

Téléphone avec GPS.

Des membres de la société civile et des personnalités ont été ciblés illégalement par le logiciel espion Predator, dénonce Amnesty International

«On ne va pas aller vivre sur Mars»

Dans le squat.

Le squat de la Bourdache vit ses derniers jours aux Prés-de-Vidy. L’occasion de questionner le rôle d’un tel lieu alternatif à Lausanne. Reportage

«Les rêveurs sont ceux qui prêchent la croissance»

Des participants lisent allongés dans un pré.

Plusieurs milliers d’anarchistes ont convergé la semaine passée vers Saint-Imier à l’occasion du 150e anniversaire de la première Internationale antiautoritaire. Rencontres

Mettre fin à la précarité alimentaire

Les organisations genevoises venant en aide aux personnes dans le besoin appellent la population à voter Oui au droit à l’alimentation face à la précarité qui s’aggrave dans le canton