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Trois semaines de marche pour le climat

Réunion de femmes au palais de Rumine.
© Thierry Porchet

Plus d’une centaine de femmes ont lancé la Marche bleue au Palais de Rumine à Lausanne, le 18 janvier. Ce mouvement déposera ses revendications au Palais fédéral le 22 avril après 21 jours de marche entre Genève et Berne.

Face au défi climatique, des femmes lancent la Marche bleue. Du 1er au 22 avril, elles se rendront à pied de Genève à Berne. Elles invitent toutes et tous à les rejoindre

Le symbole est fort. Plus d’une centaine de femmes, de tous âges et horizons, se sont réunies la semaine passée dans l’ancien hémicycle du Grand Conseil vaudois au Palais de Rumine à Lausanne. Toutes en bleu, mais apartisanes. La couleur s’inspirant de la planète vue de très haut, les océans couvrant 70% de sa surface. Dans une chorégraphie tout en sobriété, ces femmes ont exprimé leur désarroi face à la crise climatique et ont présenté devant les médias leur projet intitulé: la Marche bleue. Du 1er au 22 avril, elles espèrent que de nombreuses «Marcheuses» les rejoindront entre Genève et Berne pour quelques heures, des jours ou des semaines. Les hommes sont les bienvenus également, dont quelques-uns étaient déjà présents dans l’assemblée. Une douzaine d’événements sont prévus autour de thèmes sur les domaines d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les initiatives locales innovantes et pertinentes, les modes démocratiques de décision...

Respecter l’Accord de Paris

Quatre femmes se trouvent aux racines du projet. A commencer par l’avocate Irène Wettstein, cofondatrice de l’Association avocates et avocats pour le climat, qui souligne, dans l’hémicycle, son émotion de voir autant de participantes réunies, fortes de leur sororité, pour une même demande au Gouvernement suisse: le respect de l’Accord de Paris: «Sept ans après, la politique tarde et aucun plan d’action mesurable et concret n’a été mis en place. Je m’engage pour que la justice reconnaisse la légitimité des lanceurs d’alerte et condamne le gouvernement pour inaction. Mais ces moyens sont insuffisants face à l’urgence climatique. Je n’en peux plus d’attendre. Alors je pose ma robe d’avocate et j’enfile mes chaussures de marche.» A ses côtés, deux scientifiques tout aussi déterminées: la médecin infectiologue Valérie D’Acremont, et Julia Steinberger, économiste écologiste, coautrice d’un rapport du GIEC. S’ajoute une quatrième figure, moins médiatisée jusqu’ici dans les mouvements climatiques: la directrice du Centre social protestant Vaud et coprésidente de Swissaid, Bastienne Joerchel. Au Palais de Rumine, cette dernière a souligné le caractère doublement inégalitaire du réchauffement climatique qui affecte les pays et les régions les plus pauvres dans le monde, ainsi que «les couches de population les plus défavorisées y compris en Suisse». Et ce, alors que la responsabilité incombe avant tout aux plus riches. Des dizaines de femmes ont aussi pris la parole, relayant des messages d’espoir pour combattre le défaitisme ambiant, cocréer une société de justice sociale et climatique, faire converger les luttes… Bref, se mettre enfin en marche pour préserver la vie.

Pour plus d’informations, aller sur: lamarchebleue.ch

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