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Un an après la catastrophe de Brumadinho

Une marche organisée par le Mouvement des personnes affectées par des ruptures de barrages (MAB) a réuni plus de 300 personnes du 20 au 25 janvier dernier.
© Coletivo de Comunicação do MAB

Une marche organisée par le Mouvement des personnes affectées par des ruptures de barrages (MAB) a réuni plus de 300 personnes du 20 au 25 janvier dernier.

Les victimes de l’un des pires désastres environnementaux et humains qu'ait connu le Brésil continuent de réclamer justice

«Je suis une mère et je meurs un peu plus chaque jour. Je suis toujours engluée dans la boue de ce barrage.» Le témoignage d’Andresa Rodrigues, qui a perdu son fils lors de la catastrophe de Brumadinho au Brésil, est emblématique de ce que vivent les survivants. Le 25 janvier 2019, les parois du bassin de retenue des déchets de la mine de Corrego do Feijão exploitée par la multinationale Vale ont cédé. Plus de 10 millions de mètres cubes de déchets toxiques se sont déversés dans l’Etat de Minas Gerais. Pour Andresa Rodrigues, dont la tragédie est relayée par Industriall Global Union, comme pour les autres familles, et les syndicats, cet accident est un meurtre: 272 personnes ont été tuées et 11 corps n'ont toujours pas été retrouvés. Selon la faîtière syndicale, «si Vale s'était comporté de manière responsable, cette tragédie aurait pu être évitée».

Risques connus

Quelques jours après la tragédie, devant le siège de Vale International à Saint-Prex dans le canton de Vaud, Valter Sanches, secrétaire général d’Industriall dénonçait: «La compagnie connaissait les risques, déjà depuis plusieurs années. Elle aurait pu investir, elle a préféré générer encore plus de profit!»

En novembre dernier, l’Agence nationale des mines révélait des manquements dans les informations reçues de la part de Vale qui ne correspondaient pas aux documents internes au groupe minier. Le leader du minerai de fer n’a pas non plus respecté les normes de maintenance des bassins de retenue préconisées par le Conseil international des mines et métaux (ICMM), dont il est pourtant membre.

Pour demander réparation, une fois de plus, le Mouvement des personnes affectées par des ruptures de barrages (MAB) a organisé une marche au Brésil. Plus de 300 participants, du 20 au 25 janvier dernier, ont parcouru les 300 kilomètres séparant Belo Horizonte de la Cour de justice de Minas Gerais. Elles y ont déposé des documents prouvant que cette dernière n'a pas tenu sa promesse de rendre justice aux victimes des délits miniers commis dans cette région.

Inculpations

Première victoire, le 21 janvier, le Ministère public brésilien a inculpé pour homicide volontaire et crime environnemental l'ancien directeur général de Vale, dix fonctionnaires et cinq agents du Tüv Süd, l'organisme de contrôle chargé de l'inspection du barrage. «Nous félicitons le Ministère public brésilien qui a entendu les appels des communautés affectées, des syndicats et de la société civile», a déclaré Glen Mpufane, en charge du secteur minier à Industriall. «C'est un message envoyé à l'industrie lui disant qu'elle ne peut plus agir comme si de rien n'était et que, maintenant, il va falloir indemniser.» Pour Industriall, si la multinationale avait pris ses responsabilités à la suite de la catastrophe de Mariana, surnommé le Fukushima brésilien, celle de Brumadinho aurait pu être évitée. Pour mémoire, en 2015, ce sont les bassins de retenue de la mine de Mariana, appartenant à Vale et BHP, qui rompaient, à 120 kilomètres seulement de là. Le torrent de boue toxique s’était répandu jusqu’à l’océan, sur 663 kilomètres, tuant 19 êtres humains et dévastant toute une région.

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